Le passage frontière Tindouf-Zouerate s'enlise dans les sables du Sahara. Presque trois mois après son inauguration en grande pompe, il peine à réaliser ses objectifs à savoir inonder le marché mauritanien en produits made in Algeria. Après l'euphorie des premiers jours, le rythme de l'activité a nettement baissé. Un média algérien, repris par la presse en ligne mauritanienne, évoque même une paralysie. Une fronde des transporteurs algériens est à l'origine du blocage. Ces derniers protestent contre la cherté du diesel en Mauritanie estimé à 190 dinars le litre (environ 1,42 euros) contre seulement 0,17 euros en Algérie. Dans une lettre adressée au ministère du Commerce, ils demandent un alignement des prix des carburants des deux côtés de la frontière, ou au moins pouvoir équiper leur véhicule de réservoir supplémentaire de gasoil. Une exigence qui a été rejetée par les autorités algériennes, redoutant d'alimenter la contrebande. De son côté Nouakchott a jugé la demande de réduction des prix dans au moins cinq stations nulle et non avenue. Outre le facteur du coût des carburants, les exportateurs se plaignent également des mauvaises conditions sur la «route» ; une piste longue de 1.700 kilomètres. Fin octobre les participants (47 camions) à une caravane organisée par le ministère algérien du Commerce et de l'Industrie ont du passer neuf jours dans le désert avant d'arriver à Nouakchott, comme l'avait rapporté une chaîne algérienne.
Ces obstacles naturels et énergétiques profitent pour le moment aux exportateurs marocains. Ils continuent de bénéficier du passage d'El Guerguerate pour offrir aux consommateurs mauritaniens des produits frais à des prix compétitifs.