Si les smartphones des Marocains n'ont pas suivi ce dimanche la décision prises par le gouvernement de maintenir l'heure d'été de façon permanente, la gronde ne faiblit pas. Ce dimanche, plusieurs Marocains se sont réveillés en retard à cause de leurs smartphones. Et pour cause, l'heure légale proposée automatiquement par les serveurs informatiques a bel et bien changé, passant au GMT au grand dam du décret n° 2.18.855 en vigueur à partir d'aujourd'hui. Or, le Maroc a officiellement ajouté 60 minutes à son heure légale. Un changement du fuseau horaire décidé lors d'un conseil exceptionnel du gouvernement tenu vendredi à Rabat et publié dès samedi dans le Bulletin officiel du royaume. Promesses et explications du gouvernement Bien que le gouvernement n'a pas raté l'occasion pour rappeler que cette décision émane d'une étude évaluative établie avant de prendre cette décision, le ministère chargé de la Réforme de l'administration et de la fonction publique n'a fourni aucun élément de cette étude à l'opinion publique. Mohamed Benabdelkader s'est contenté de multiplier les sorties médiatiques pour expliquer la décision et les mesures d'accompagnement. Maroc : Heure d'été en plein hiver, quelles répercussions ? Dans une déclaration accordée ce dimanche à plusieurs médias, Benabdelkader affirme qu'à partir du 7 novembre, jour de la reprise des cours dans les établissements d'enseignement après des vacances scolaires, les écoles, les instituts de formation professionnelle et les universités changeront d'horaire. Il promet également des amendements du décret n° 2.18.855 pour inclure aussi un changement au niveau des horaires des administrations publiques. «Le ministère proposera à ce que les fonctionnaires commencent vers 9h30 et finissent à 17h30», explique-t-il, précisant que cela respectera les heures quotidiennes de travail fixées à 8h. Un nouvel horaire qui devra permettre aux parents d'élèves de conduire leurs enfants à l'école avant de rejoindre leur poste. Les Marocains mécontents ne baissent pas les bras Les employés du secteur privé doivent toutefois patienter. Mohamed Benabdelkader annonce une troisème mesure : une consultation avec les partenaires économiques et sociaux pour les mesures d'accompagnement. «Nos préoccupations ne concernent pas seulement les travailleurs du secteur public mais l'ensemble des Marocains», conclut-il. Maintien de l'heure d'été : L'UE et le Maroc, deux démarches pour un même objectif Mais le ministre omet de répondre à une question essentielle pour comprendre ce changement de l'heure légale : Quelle est la raison derrière ce passage au GMT+1 et l'ajout d'une heure si les horaires des administrations publiques, des écoles et des entreprises vont également changer ? En attendant plus amples explications susceptibles de convaincre les Marocains, ces derniers sont vent debout contre cette nouvelle décision. Un appel pour la signature d'une pétition devant récolter «10 millions de signatures» a ainsi été lancé. Selon Alyaoum 24, cette pétition a vu le jour sur WhatsApp et se présente comme une «forme de protestation contre l'adoption de l'heure d'été de façon permanente». Du côté des associations, la Fédération des associations des parents d'élèves ne compte pas baisser les bras. Suite à une réunion d'urgence de son bureau national, elle annonce son refus d'une «décision improvisée et unilatérale» dont les conséquences «sur le système éducatif n'ont pas été prises en compte». La fédération menace de mener «toutes les formes de protestations pour faire face à cette décision». Elle exhorte le gouvernement de retirer cette décision et appelle à une «mobilisation générale des associations des parents d'élèves et de familles marocaines».