Pour faciliter l'intégration des étudiants marocains en Allemagne, un institut a ouvert ses portes cette année. German Academy permet de passer trois semestres au Maroc avant d'intégrer des universités allemandes. Détails. Pour poursuivre leurs études supérieures à l'étranger, plusieurs étudiants marocains optent naturellement pour la France, la Belgique ou le Québec pour des raisons liées principalement à la langue et la culture. La France reste, en effet, l'un des pays les plus attractifs pour les étudiants étrangers et dans le TOP 5 de l'année dernière, établi par l'Agence française pour la promotion de l'enseignement supérieur, elle devance l'Allemagne qui n'occupe que la 5e place. Pour changer la donne et permettre aux étudiants marocains de poursuivre leurs études en Allemagne, une German Academy a ouvert ses portes à Casablanca cette année. Elle propose des cursus de préparation de trois semestres devant ouvrir aux bacheliers marocains les portes des universités, écoles supérieures spécialisées ou écoles de formation professionnelles allemandes. «C'est un cycle préparatoire pour permettre aux jeunes bacheliers marocains d'accéder à des études supérieures en Allemagne», explique à Yabiladi Aziz Bouabe, fondateur de la German Academy. L'autre objectif de ces cursus est «la préparation des étudiants, qui est extrêmement importante», ajoute notre interlocuteur. «C'est un semestre de langue et pré-intégration. Une fois cette étape passée, l'étudiant intègre une année préparatoire obligatoire, pour obtenir l'équivalence du baccalauréat marocain, le même principe que pour les études en Espagne ou au Canada. Donc c'est une année délocalisée au Maroc.» Aziz Bouabe Trois possibilités pour étudier en Allemagne L'étudiant se rend ensuite en Allemagne dès la fin de cette année pour passer un examen final et intégrer la branche dans laquelle il s'est inscrit une année auparavant et où il dispose déjà d'une préinscription. Le fondateur nous indique aussi que la German Academy dispose actuellement de partenariats avec des universités allemandes ayant des branches à fortes potentialités d'emplois, comme l'industrie automobile, l'aéronautique ou encore les métiers de la santé. Pour les étudiants marocains, German Academy offre trois possibilités : l'accès aux études supérieures, les licences professionnelles et une délocalisation d'un Bachelor de l'informatique appliquée à l'automobile avec un diplôme allemand. «Pour les licences, ce sont des formations en alternance (25% du temps à l'école, 75% dans l'entreprise, ndlr). Nous avons deux branches pour l'instant, à savoir les métiers de la Santé et l'industrie de l'automobile, parce que l'étudiant doit aussi disposer d'une convention de formation», nous déclare Aziz Bouabe. Encore faut-il que l'étudiant passe un test d'admission et débourse quelque 90 000 dirhams sur les trois semestres de préparation. Orientation, intégration et coût de la vie en Allemagne Le fondateur de German Academy ne manque pas d'évoquer certaines problématiques rencontrées lors de l'admission. «Les étudiants ne savent pas exactement ce qu'ils veulent poursuivre comme études. C'est la raison pour laquelle nous posons la question pour avoir une orientation générale», explique-t-il. Les étudiants et leurs parents ont jusqu'à décembre pour choisir la branche avant que l'institut envoie les demandes d'inscriptions aux universités allemandes. Notre interlocuteur insiste aussi sur la meilleure intégration. «Avant, l'étudiant passait une année préparatoire en Allemagne en ne côtoyant que des étrangers, faute de maitrise de la langue. C'est généralement une année challenge où l'intégration était très difficile voire presque impossible», rappelle-t-il. Avec une année préparatoire au Maroc, les «chances sont plus importante pour une intégration en Allemagne», enchaîne-t-il. «En Allemagne, les études sont gratuites donc l'étudiant n'aura besoin d'argent que pour le logement et les dépenses quotidiennes. Généralement, le coût est très réduit et comme en France, les jobs étudiants sont autorisés», informe Aziz Bouabe. Pour lui, un étudiant aura en total besoin de 600 à 1 000 euros par mois, «ce qui n'est pas très différent du coût de la vie en France», conclut-il.