Alors que la polémique enfle sur l'usage du dialecte dans des manuels scolaires de langue arabe, le chef du gouvernement a fini par se prononcer. El Othmani refuse de trancher la question du retrait des livres en question et renvoie la balle dans le camp de tierces parties. «On ne peut pas admettre des expressions, des phrases ou des paragraphes en dialecte marocain dans les manuels». Des propos signés par le chef du gouvernement. Saâd-Eddine El Othmani a choisi, hier soir, le canal officiel de la MAP, pour apporter davantage d'eau au moulin des opposants à l'introduction de la Darija dans l'enseignement primaire. Il a martelé que l'introduction de la darija serait contraire à l'article 5 de la Constitution et l'article 29 du projet de loi-cadre 51-17 de l'enseignement, adopté en conseil des ministres le 20 août dernier. Mais cette fermeté a ensuite laissé place a un flou quant à l'action du chef du gouvernement. En témoigne son refus de prendre une décision de retrait desdits manuels, préférant renvoyer la balle dans le camp de tierces parties. El Othmani refuse de trancher «Nous n'avons aucun problème à renoncer à ces manuels et demander au ministère de tutelle à renoncer à ces manuels, si les éducateurs, les linguistes et les commissions concernées estiment que c'est juste et après la consultation du Conseil Supérieur de l'Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique», a-t-il souligné. Et d'enchainer en reconnaissant qu'il «existe des termes sujet à débat figurant dans certains manuels mais la question doit être prise en charge par les spécialistes pour donner des solutions». Il y a quelques jours le ministère de l'Education nationale avait publiquement assumé le recours à l'arabe dialectale. «La commission d'évaluation, composée de spécialistes en didactique des manuels scolaires, n'a constaté aucun motif pédagogique qui empêcherait l'usage de noms issus du dialecte marocain dans des textes de lecture fonctionnels», a justifié le département d'Amzazi dans une mise au point rendue publique. Les députés de l'Istiqlal et du PJD ont sauté sur l'occasion pour demander une réunion urgente de la Commission de l'Enseignement à la Chambre des représentants afin d'examiner cette question. De son côté le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a estimé, le jeudi 6 septembre à l'occasion d'un point de presse, que les photos ayant embrasé les réseaux sociaux sont «truquées» ou «détournées».