Nouveau challenge au sein du PJD : Qui de Benkirane ou El Othmani couvrira mieux la monarchie d'éloges ? La rivalité historique entre Abdelilah Benkirane et Saâd-Eddine El Othmani se joue, désormais, sur un nouveau terrain : la monarchie. Chacun des deux protagonistes s'évertuent à déclarer son «amour» à l'institution. Les deux se voulant «sincères». Le forum de la jeunesse du PJD, qui s'achève ce mardi soir par une soirée musicale à Casablanca, a servi d'espace pour les deux rivaux de réaffirmer leur loyauté au trône alaouite et leur allégeance à Mohammed VI. C'est le chef du gouvernement qui a eu, le vendredi 3 août, le privilège d'exprimer publiquement ses sentiments. «Notre attachement n'est pas un slogan que nous brandissons par pragmatisme ou pour passer le temps», a-t-il affirmé devant les jeunes de son parti. Et d'ajouter que «la monarchie reste le cadre idoine pour la réforme». El Othmani a quant à lui rappelé que, juste après l'indépendance, certains mouvements politiques avaient comme projet de changer la nature du régime du Maroc, causant «une perte de temps et des efforts au lieu de se concentrer sur la réforme politique». Ping-pong d'éloges Trois jours plus tard, c'est au tour de Benkirane de répliquer. Durant son intervention lors du forum de la jeunesse du PJD, il n'a pas tari d'éloges sur le souverain et la «monarchie constitutionnelle». «Le peuple marocain connait son roi et il l'aime parce qu'il veut le progrès pour son pays. C'est un homme aimé par tous, aimable, et lorsque je me suis approché de lui j'ai appris à l'aimer.» Abdelilah Benkirane «Nous sommes de tout cœur avec notre monarchie sans contrepartie ou chantage. Une monarchie ayant pour référentiel l'islam et la constitution, qui vit son époque et qui doit nécessairement évoluer avec nous. Nous sommes avec une monarchie constitutionnelle régi par les lois et les us», a martelé Benkirane devant ses fidèles. Dans cet élan laudateur, l'ancien secrétaire général en a profité pour prendre ses distances avec les propos de Abdelali Hamieddine, son grand disciple. Début jullet, à l'occasion de la première session du «Dialogue interne» du PJD, le parlementaire avait affirmé que le régime monarchique au Maroc bloque le développement. «Cela n'est pas digne de lui et il ne devrait pas le dire», a jugé Benkirane. Cette course aux compliments sert à adresser des messages de fidélité à la monarchie. Saâd-Eddine El Othmani sait qu'il lui doit son «come back» sur la scène politique suite à son départ du gouvernement en octobre 2013. Abdelilah Benkirane quant à lui ne déspère pas d'être touché, une nouvelle fois, par sa grâce.