Saif Eddine Laalej a mis au point un pavé écologique à base de déchets en plastique tels que les bouteilles, les boîtes ou encore les bouchons. De grosses entreprises ont déjà fait part de leur intérêt. Marchera-t-on bientôt sur des pavés fabriqués à base de 80% de plastiques recyclés ? C'est en tout cas l'ambition de Saif Eddine Laalej, un étudiant marocain de 20 ans à l'Ecole nationale de commerce et de gestion de Tanger. Pendant trois mois, cloisonné dans le garage de ses parents, le jeune homme s'est attelé à mettre au point un pavé écologique en forme de zellige traditionnel marocain, explique l'Economiste, repris par Le Figaro. Des briques réalisées à base de déchets en plastique tels que les bouteilles, les boîtes ou encore les bouchons. Le «Paveco», ainsi qu'il l'a baptisé, est conforme aux normes exigées pour le revêtement de sols, notamment en termes d'inflammabilité et de résistance. Il s'agit d'un mélange de plastique récupéré et d'autres composants, principalement du ciment et du sable. «Il représente une solution prouvée pour le recyclage du plastique et répond parfaitement aux normes en vigueur pour les produits de revêtement de sol comme la résistance et l'inflammabilité», promet Saif Eddine Laalej. «Aussi fiable que le béton mais moins cher» L'idée lui est venue en 2016 alors qu'il regardait une émission débat à la télévision à l'occasion du lancement de l'opération Zéro Mika. L'un des intervenants déplorait l'insuffisant recours au plastique comme matériau de construction alors que celui-ci en avait toutes les caractéristiques, notamment sa légèreté, sa malléabilité et son étanchéité. De plus, il résiste à la corrosion et à l'usure, ne pourrit pas et ne conduit pas l'électricité. «Le défi pour l'étudiant était de trouver une solution au grand défaut du plastique : son inflammabilité. Il fallait trouver le bon mélange et les bonnes doses en additionnant au plastique d'autres matériaux (notamment sable et ciment) pour maîtriser l'inflammabilité et augmenter la résistance», explique Le Figaro. Une fois son produit mis au point, Saif Eddine Laalej met le cap sur le concours Social Cup Enactus de l'Ecole nationale de commerce et de gestion de Tanger. Arrivé en finale, il bénéficie de l'accompagnement de l'ONG Enactus pour concrétiser son projet. En juillet 2017, avec Houda Mirouche, il crée la start-up Zelij Invent pour commercialiser ce produit, «aussi fiable que le béton mais moins cher, selon ses concepteurs». Et le concept plaît. Le cimentier franco-suisse LafargeHolcim a d'ores et déjà apporté son soutien à la start-up en termes de recherche et développement. Il a été rejoint par une entreprise de construction marocaine qui a fait une promesse d'achat pour équiper de futurs projets d'un grand groupe immobilier. Zelij Invent estime désormais avoir besoin d'un budget total de 650 000 dirhams. Pour l'heure, la moitié du budget est assuré grâce aux différents prix gagnés lors des concours et compétitions auxquels la start-up a participé. Pour l'autre moitié, la petite équipe mise sur un programme nommé Walk Green, dont le but est d'équiper les zones rurales isolées avec des infrastructures durables, dont les routes.