Dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 juin, un vaste coup de filet a eu lieu sur toute la France. Dix personnes ont été interpellées, soupçonnées de vouloir attaquer les musulmans. Dix personnes ont été interpellées dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 juin sur tout le territoire français par les services antiterroristes, indiquent plusieurs médias français. Ils sont soupçonnés d'avoir voulu attaquer des musulmans, précise une source proche de l'enquête relayée par Le Monde. TF1-LCI a révélé ce coup de filet et indique que les personnes interpellées avaient pour cible les imams radicaux, les détenus islamistes sortant de prison et les femmes voilées qu'il auraient choisies au hasard dans la rue. Une information judiciaire est ouverte depuis le 14 juin pour «association de malfaiteurs terroristes criminelle». Selon la même source, «l'enquête a été ouverte sur des soupçons de projet de passage à l'acte violent dont les contours sont encore mal définis à ce stade». Cette investigation en cours va permettre de connaître le «degré d'avancement et de maturité du projet». Le ministre de l'Intérieur salue le travail de la DGSI Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb a réagi sur Twitter suite à ces interpellations, saluant «l'engagement constant de la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure, ndlr), qui veille au quotidien à la protection des Français face à toute action violente, d'où qu'elle vienne». Interpellations d'individus liés à l'ultradroite, soupçonnés de passage à l'acte : je salue l'engagement constant de la DGSI qui veille au quotidien à la protection des Français face à toute action violente, d'où qu'elle vienne. — Gérard Collomb (@gerardcollomb) 24 juin 2018 Selon TF1-LCI, les interpellations ont eu lieu en région parisienne, en Corse, en Gironde, à Vienne et en Charente. L'agence France-Presse affirme que deux suspects ont été arrêtés en Corse. Le chef de file présumé du réseau, Guy S., est un retraité de la police nationale et habite en Charente-Maritime. CNews précise que les membres du réseau seraient âgés de 32 à 69 ans, qu'ils avaient en leur possession de nombreuses armes à feu et mis au point des grenades artisanales. Les interpellés sont soupçonnés de faire partie du groupuscule baptisé «AFO» (Action des forces opérationnelles). Selon l'une des sources du Monde, les surveillances de la DGSI ont démontré qu'«ils étaient organisés et en lien pour éventuellement commettre des actions violentes contre des cibles présumées en lien avec l'islam radical». Lors des perquisitions, des armes ont été retrouvées et les échanges interceptés par la DGSI ont révélé que les suspects projetaient de s'en procurer d'autres. Selon le quotidien, il s'agirait d'un «rare» dossier judiciaire impliquant la mouvance de l'ultradroite au sein du pôle antiterroriste de Paris. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a réagi, ce lundi via un communiqué, suite au coup de filet du week-end, exprimant sa «profonde préoccupation» pour la sécurité des lieux de culte et des fidèles musulmans. La direction collégiale du CFCM va être reçue par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, ce lundi, pour lui demander «de prendre toutes les mesures appropriées pour que de tels projets funestes ne se réalisent pas», ajoute la même source. L'instance représentative du deuxième culte de France a également appelé les responsables politiques à dénoncer avec «la plus grande fermeté» les actions violentes dirigées contre les musulmans de France. Le CFCM invite ces derniers, ainsi que les associations gérant les lieux de culte, «à la plus grande vigilance». Second démantèlement en moins d'un an Il s'agit du second démantèlement en moins d'un an d'un groupuscule d'ultradroite. En octobre 2017, les services antiterroristes avaient démantelé un groupuscule du même acabit, dirigé par l'ex-militant du mouvement royaliste Action Française, Logan Nisin. «Ce dernier avait reconnu avoir fondé un groupuscule baptisé OAS, reprenant le nom de l'organisation responsable d'une campagne sanglante contre l'indépendance de l'Algérie dans les années 1960. Son mot d'ordre : ''Enclencher une re-migration basée sur la terreur''», rappelle La Dépêche du Midi. Le groupuscule avait pour cible l'ex-candidat à la présidentielle de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, Christophe Castaner, les «kebabs» de Marseille et le «chantier de la grande mosquée de Vitrolles». L'ancien patron de la DGSI, Patrick Calvar avait fait part de son inquiétude, en 2016, concernant une possible «confrontation entre l'ultradroite et le monde musulman, pas les islamistes mais bien le monde musulman».