Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib, est revenue sur la polémique du Bitcoin dont la valeur atteint des sommets, à l'occasion de la conférence de presse à l'issue de la dernière réunion trimestrielle au titre de 2017. Evoquant à ce propos les risques engendrés par les "monnaies digitales" dont le Bitcoin, M. Jouahri a expliqué que sur le plan théorique de l'économie, le Bitcoin "n'est pas une monnaie". "Une monnaie doit répondre à trois critères : Etre un moyen de paiement, constituer une réserve de valeur et être un instrument d'épargne. Le Bitcoin ne répond pas à ces critères", a-t-il fait observer. Le Wali de Bank Al-Maghrib a ajouté, à cet égard, que le Bitcoin est davantage un actif financier qu'une monnaie. "C'est un instrument hautement spéculatif et volatil" qui peut concourir, sur le plan de son utilisation, à des objectifs condamnables comme le financement du terrorisme, a-t-il averti. Tout en mettant en garde contre les risques associés à l'utilisation des monnaies virtuelles comme mode de paiement, M. Jouahri a appelé à mettre en place un cadre adéquat à son usage afin de protéger les consommateurs. En novembre dernier, BAM, le ministère de l'Economie et des Finances et l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) ont mis en garde dans un communiqué conjoint le public quant à l'utilisation des monnaies virtuelles comme moyen de paiement. La monnaie virtuelle ou crypto-monnaie est une unité de compte décentralisée, créée non pas par un Etat ou une Union monétaire mais par un groupe de personnes (physiques ou morales), reposant sur l'existence d'un registre contenant la totalité des transactions, tenu à jour sur l'ensemble des noeuds du réseau (technologie Blockchain), avaient-ils expliqué.