Sur le plateau de l'émission «24h Pujadas : l'info en questions», l'humoriste a notamment dénoncé la couverture médiatique dont a bénéficié la marche organisée hier à Paris par l'imam Chalghoumi, qui n'a réunit en réalité que quelques dizaines de personnes. Comme dans les capsules vidéo parodiques qu'il publie chaque semaine sur sa chaîne YouTube, l'humoriste français Yassine Belattar fut, sur le plateau du journaliste David Pujadas, bref mais efficace. Hier, entre 18 et 20 heures, dans l'émission «24h Pujadas : l'info en questions», axée sur le thème «13 novembre : A-t-on tiré les leçons ?», l'ancien journaliste vedette de France 2 recevait celui qui est aussi animateur sur Radio Nova, le présentant comme un «visage connu de l'humour français». Réponse de l'intéressé : «C'est difficile de dire cela après l'imam Chalghoumi mais c'est vrai que je fais de l'humour.» Le ton est donné. «Je suis outré par ce que j'entends» L'humoriste était en effet invité à intervenir juste après un reportage consacré à la marche des musulmans contre le terrorisme, hier, organisée à l'initiative de l'imam franco-tunisien Hassen Chalghoumi et de l'écrivain français d'origine polonaise, Marek Halter, rappelle le site Pure Médias. «Je vous ai écouté depuis tout à l'heure. Je pense que le "13 novembre : A-t-on tiré les leçons ?", est-ce vous comprenez que les leçons, c'est pas l'immigration, c'est pas la banlieue, c'est de la francophonie. Les terroristes sont Belges. Est-ce que vous allez inviter tous les Belges ? Est-ce que ça remet en question Tintin ?», interroge, non sans ironie, Yassine Belattar. «Je suis outré par ce que j'entends», lâche l'humoriste, qui donne une volée de bois vert au reportage préalablement diffusé dans l'émission, consacré à la marche des musulmans contre le terrorisme, et fustige les débats tenus quelques minutes avant son arrivée sur le plateau. «Vous vous rendez compte qu'il est 19h30, que des millions de Français sont devant leur télé, et qu'on vient de faire un lien entre les migrants et l'islamisme. C'est très grave», s'insurge Yassine Belattar. Des grappes entières de journalistes L'animateur d'origine marocaine en profite également pour dispenser à son confrère une leçon de journalisme : «Ce que j'ai aimé avec votre sujet sur Chalghoumi, c'est que vous n'avez pas fait un plan large, parce que excusez-moi j'ai une petite formation de journaliste, le plan large il aurait montré quoi ? Ils étaient 24.» C'est que les quelques dizaines de personnes réunies sous la houlette de l'imam et de l'écrivain Marek Halter, ont fait les choux gras de la presse. Même si Libération a évoqué, à deux reprises dans son article, un «petit convoi» - se faisant tout de même l'écho de ce rassemblement -, d'autres, comme Paris Match, Euronews et LCI lui ont emboîté le pas. Preuve que la manifestation a attiré des grappes entières de journalistes, les Inrocks ont évoqué un «Hassen Chalghoumi (…) entouré d'une nuée de journalistes». Probablement plus de journalistes que de manifestants. Quand, parallèlement, lorsque d'autres associations musulmanes dénoncent le terrorisme, leur voix semble inaudible, happée par des figures médiatiques prétendument crédibles, clientes régulières des plateaux télé.