Y aura-t-il une grâce royale au profit des détenus du Hirak à l'occasion de la Marche verte ? Nasser Zefzafi et les siens ont, dans un message à qui de droit, souhaité «tourner la page» et «une nouvelle révolution entre l'institution monarchique et le peuple marocain». Le procès du groupe de Nasser Zefzafi a été reporté au 7 novembre, soit au lendemain de la commémoration du 42e anniversaire de la Marche verte. En cette occasion, le roi Mohammed VI accorde naturellement sa grâce au profit de centaines de détenus. Ceux du Hirak retrouveront-ils la liberté lors de la célébration de cette fête nationale ? Une mesure plausible, d'autant que les amis de Zefzafi ont pris l'initiative de saluer le limogeage de quatre membres du gouvernement et les sanctions infligées à l'encontre de cinq autres, suite aux conclusions du rapport de la Cour des compte sur la non-exécution de projets entrant dans le cadre du programme «Al Hoceima, ville phare de la Méditerranée». Les détenus du Hirak ont pris des initiatives Aussitôt après l'annonce des décisions royales, des détenus du Hirak ont mis un terme à leur grève de la faim. Nasser Zefzafi et Mohamed El Majaoui ont, par ailleurs, salué l'initiative royale dans une lettre. Et de conclure en exprimant le vœu de «tourner la page» des arrestations ayant affecté de nombreux Rifains, et de souhaiter «aux fils et aux filles de cette partie de retrouver le sourire, particulièrement aux gens du Rif et à nos familles par la libération de leurs enfants». Les deux cosignataires de la lettre ont souligné que «si le "séisme politique" survient dans sa globalité, comme annoncé dans le discours royal à l'occasion de l'ouverture de l'année parlementaire, cela équivaudra à une nouvelle Révolution qui unit l'institution monarchique et le peuple marocain, défendant une patrie qui garantit la dignité à ses citoyens». Le texte publié par un journaliste marocain du quotidien Al Massae, originaire du Rif, n'a pas été contesté par Nasser Zefzafi ou Mohamed El Majaoui, même si certaines voix dans la région et en Europe ont émis des réserves et des doutes quant à l'authenticité de ce message. Le timing de cette initiative est un signe révélateur que les négociations menées depuis des mois par des personnes proches de certains centres de pouvoir sont sur la bonne voie. Il ne manque qu'une grâce royale pour couronner le processus et sceller une nouvelle réconciliation, cette fois économique et sociétale, entre le Palais et le Rif, après celle amorcée au tout début du règne du roi Mohammed VI. A l'occasion de la fête du Trône de cette année, des détenus du Hirak avaient bénéficié d'une grâce.