L'ambassade du Maroc à Lima dément avoir financé le voyage à Dakhla effectué par un groupe de députés péruviens en mars dernier. La représentation diplomatique réagit ainsi à des accusations portées à son encontre par Khadijetou El Mokhtar. Au Pérou, des politiques parlent de l'influence d'un lobby pro Maroc sur la politique de leur gouvernement. Ils accusent le député Reátegui Flores Rolando, qui a présidé la Commission des affaires étrangères au parlement (monocaméral), de servir les intérêts du royaume. Khadijetou El Mokhtar a repris à son compte ces mêmes accusations dans une interview accordée le mardi 26 septembre à l'agence EFE. Elle a prétendu que Reategui serait à l'origine de la décision des autorités péruviennes de lui interdire l'accès au territoire en tant qu' «ambassadrice de la RASD». Dans ses déclarations, la sahraouie a avancé que le parlementaire accompagné d'un groupe de députés avaient effectué une «croisière» en mars dernier au Maroc totalement financée par l'ambassade du royaume à Lima. L'ambassade du Maroc réagit aux allégations de Khadijetou La représentation diplomatique n'a pas tardé à répliquer. L'ambassadeur a rejeté en bloc les allégations de la sahraouie. Dans un communiqué relayé par la presse locale, il reconnait qu'effectivement Reategui et certains parlementaires se sont déplacés à Dakhla durant la période citée par Mme El Mokhtar, tout en précisant qu'ils étaient tous invités par la Fondation Crans Montana pour prendre part au forum sur la coopération sud-sud. Dans son réquisitoire contre le royaume, la citoyenne espagnole a oublié certains faits. Reategui est un habitué du Maroc. Ses déplacements à Rabat sont fréquents où il est reçu avec égards. L'actuel chef du gouvernement, à l'époque ministre des Affaires étrangères, s'était réuni avec lui en octobre 2012. L'année suivante, c'est au tour de Salaheddine Mezouar de lui réserver un accueil chaleureux. La proximité de Reategui avec le Maroc relève du secret de Polichinelle. Il est d'ailleurs le président du groupe d'amitié parlementaire Pérou-Maroc. Néanmoins, des années durant, il n'a pas réussi à empêcher des membres du Polisario, tel Ahmed El Hach (tombé en disgrâce), d'être reçu au Parlement péruvien ou d'animer des réunions avec la presse et certains politiques. La seule donne qui a changé à Lima s'est produite le 28 juillet dernier avec l'élection du président Pedro Pablo Kuczynski.