Le Maroc met les bouchées doubles pour faire face à ses besoins croissants en énergie. 73 milliards de dirhams seront investis à l'horizon de fin 2015 pour augmenter la production d'électricité de quelques 3 640 mégawatts. Les énergies renouvelables, fer de lance de cette stratégie, devront représenter 42% de la capacité de production électrique vers 2020, avec la création de 50 000 emplois, mais le charbon sera aussi renforcé. Ces mesures ont été annoncées dans le cadre des deuxièmes assises de l'énergie qui se tiennent à Oujda. Le Maroc veut développer le secteur énergétique, pour mieux couvrir ses besoins, mais également pour créer de l'emploi et renforcer son industrie. Dans les quatre années à venir, 73 milliards de dirhams seront consacrés à l'augmentation des capacités de production énergétique. L'objectif est d'ajouter, fin 2015, 3 640 mégawatts à la production actuelle afin «d'accompagner le processus de croissance [des] besoins en énergie qui vont doubler en 2020 et tripler en 2030», fait savoir Amina Benkhadra, ministre de l'Energie et des Mines. Le moyen classique pour augmenter la production d'électricité sont les centrales à charbon. La centrale de Jorf Lasfar devrait être étendue de 2X350 MW et une centrale électrique d'une capacité de 2X660MW et à charbon dit propre devrait être construite non loin de là, à Safi. Cap sur les énergies renouvelables Pourtant, les énergies renouvelables sont au cœur de cette stratégie. Le programme éolien de production électrique doit atteindre d'ici 2020 une puissance de 2000 mégawatts. Idem pour le solaire. Au total, le Maroc ambitionne de porter à 42% la part des énergies renouvelables dans sa capacité de production électrique durant les dix années à venir. Premier projet concret : la centrale solaire de Ouarzazate de 500 MW. La création de projets hydro-électriques, ainsi que le renforcement du réseau de transport électrique avec une troisième liaison d'interconnexion avec l'Espagne de 700 mégawatts font partie de cette stratégie. De même que la réalisation de 5 500 km de lignes nouvelles. 50 000 emplois Pour la ministre de l'Energie et des Mines, il s'agit là d'une «occasion [pour le Maroc] de développer son industrie», avec à la clé, la création de 50 000 emplois directs permanents, dont 12 000 dans le solaire et l'éolien. L'intégration du Maroc dans l'espace euro-méditerranéen et africain est «une pièce maîtresse» dans sa stratégie énergétique. Le Maroc avait déjà adhéré au plan solaire méditerranéen, à Desertec et au Medgrid (ex Transgrenn). D'ailleurs, le royaume est en train de mener des négociations pour la mise en application de l'article 9 de la directive européenne qui permettra au Maroc d'exporter de l'électricité verte vers l'Union européenne, a souligné Amina Benkhadra, qui s'exprimait dans le cadre des deuxièmes assises de l'énergie lancées ce mardi 31 mai à Oujda. A cette occasion, cinq conventions liées aux énergies renouvelables ont été signées. Il s'agit entre autres, d'une convention de partenariat portant sur la création d'un Institut de formation aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique et celle relative au développement de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables dans le secteur de l'habitat et de l'aménagement urbain.