Plusieurs chauffeurs de taxi s'en sont pris à un conducteur Uber, provoquant un accident sur la corniche de Casablanca. La branche marocaine de l'entreprise américaine a dit condamner toute violence et continuer à solliciter un dialogue auprès des autorités concernées. Entre les taxis rouges et Uber, les tensions n'ont pas fini d'être exacerbées. Vendredi 18 août, dans la matinée, un conducteur de la société VTC a été violemment pris à partie par plusieurs chauffeurs de taxi alors qu'il était au volant de son véhicule sur la corniche de Casablanca. Tout aurait commencé par une course-poursuite lancée par plusieurs chauffeurs contre le conducteur Uber qui, pris de panique, a perdu le contrôle de son véhicule et fini sa course sur le trottoir. «J'ai vu la voiture noire explosée, elle est carrément montée sur le trottoir. Le gars avait le visage pâle. Il était dans un tel état de choc qu'il a été conduit au poste de police», nous déclare Jamila, présente au moment des faits. «Les chauffeurs de taxi étaient là à fouiller dans sa voiture, sans gêne. D'ailleurs, il y en avait plusieurs autour de la voiture : au moins deux derrière et trois ou quatre plus loin. Quand j'ai parlé à l'un d'eux, il m'a dit "on s'en fou, qu'il crève, on n'en a rien à foutre (sic). C'est notre solution et c'est comme ça. On a nos agréments par le roi alors qu'eux n'ont rien. Vous pouvez faire ce que vous voulez, ça va continuer comme ça". A entendre leurs propos, on aurait dit des criminels, pas des chauffeurs de taxi», poursuit-elle. Jamila raconte également avoir vu à proximité une grappe de policiers «les bras croisés» : «Ils n'ont pas réagi du tout. Ils écoutaient, regardaient les chauffeurs contester fièrement, dire qu'ils avaient tous les droits. Ils étaient fiers d'eux. C'était incroyable. Les citoyens étaient les seuls à défendre le conducteur Uber.» Des «solutions nouvelles» pour mieux protéger les chauffeurs Après être finalement repartie avec sa voiture en sens inverse, Jamila dit avoir aperçu «beaucoup plus de taxis» ; «ils ont dû se repasser le mot», pense-t-elle. En tout, la scène aurait duré une vingtaine de minutes. «Heureusement qu'il y avait les boules en fer pour empêcher que la voiture blesse d'autres personnes, d'autant qu'il y avait des enfants à côté, une maman avec une poussette…» Contacté par Yabiladi, Uber Maroc a apporté une réponse laconique : «Nous prenons la sécurité des chauffeurs partenaires et des passagers très au sérieux. Les chauffeurs et passagers ont accès à une SAV 24h/24 et 7j/7 et nous les soutenons par tous les moyens possibles», a déclaré Meryem Belqziz, directrice générale d'Uber Maroc. «Nous condamnons toute violence et continuons à solliciter un dialogue auprès des autorités concernées», a-t-elle ajouté, précisant «avoir mis en place plusieurs solutions de sécurité et de vérification des passagers. Nous travaillons à des solutions nouvelles permettant de mieux protéger les chauffeurs». Meryem Belqziz n'a pas souhaité s'épancher sur ces dispositions à venir : «Il y a certaines solutions déjà en place dont on ne parle pas pour protéger nos chauffeurs et d'autres qu'on annoncera officiellement dans les prochaines semaines», a-t-elle brièvement conclu.