Ecarté par les Algériens en 2009 de la «Coordination Tamanrasset», le Maroc a désormais une opportunité pour participer à la stabilisation du Sahel en apportant un appui financier, militaire ou logistique à la force que le Conseil de sécurité s'apprête à autoriser dans les prochaines heures. Détails. Sur l'agenda du Conseil de sécurité de ce mercredi, l'adoption d'un projet de résolution, rédigée par la France, autorisant le déploiement d'une force militaire composée de 5 000 soldats appartenant au G5 (Mali, Mauritanie, Niger, Tchad et Burkina Faso) sans le Sahel. Pour l'instant, la mission ne sera pas placée sous la tutelle des Nations unies, ce qui la prive de l'appui financier de l'organisation onusienne. Washington s'y oppose au moment où l'administration Trump compte réduire sa contribution dans le budget des opérations de maintien de paix de l'ONU. En attendant un revirement des Américains, la France devra se charger, à elle seule, de la facture du déploiement des 5 000 soldats, de les équiper en armes et leur assurer un appui logistique dans leur combat contre les groupes terroristes au Sahel. Une facture qui s'ajoute déjà au coût salé de ses opérations au Mali depuis 2013. Macron pour une contribution du royaume au Sahel La création de la force au Sahel est une opportunité pour le royaume, d'autant que par le passé l'Algérie l'avait écarté du tour de table de la défunte «Coordination de Tamanrasset» sous prétexte de son éloignement géographiquement de la région. Cette fois, la donne a nettement changé. La France, marraine du G5 créé en décembre 2014, n'y voit pas d'objections à une contribution marocaine dans la pacification du Sahel. Une position exprimée, d'ailleurs, par Emmanuel Macron à Casablanca à l'occasion du point de presse à l'issue de ses entretiens avec le roi Mohammed VI. «Le Maroc joue un rôle croissant» en Afrique, a reconnu le président. «Nous ne pouvons que nous féliciter de la volonté (du Maroc) de … coopérer avec la France dans la stratégie qui est la sienne de stabilisation régionale», a-t-il ajouté. «J'ai vu un partenaire (le roi Mohammed VI, ndlr) concerné et qui a la volonté de participer dans à nos effort de stabilisation du Sahel» a conclu le chef de l'Etat. Les détails de cette participation restent encore à définir mais déjà Rabat a marqué des points sur la scène continentale. Contrairement à l'Algérie, la Constitution marocaine autorise son armée à mener des missions à l'étranger.