Résultats d'une enquête menée dans dix pays en 2015 et d'un travail élaboré par l'Arab Reform Initiatice et ses partenaires, le cinquième indice arabe de démocratie, qui mesure le processus de transition démocratique dans dix pays arabes, vient de paraitre. Pour la quatrième année consécutive, le Maroc arrive en tête du classement. Détails. Pour la quatrième fois consécutive, le Maroc est arrivé à la tête des dix Etats inclus dans le cinquième indice arabe de démocratie, établi par l'Arab Reform Initiative (Initiative de réforme arabe, ARI) et le Centre palestinien pour la recherche sur les politiques et les enquêtes, en partenariat avec dix centres de recherche dans le monde arabe et publié jeudi. Le royaume occupe la tête de ce classement depuis 2008, indiquent les rédacteurs du rapport de dix pages. Pour l'édition de cette année, le Maroc marque 735 points, suivi par la Tunisie avec 690 points, la Jordanie avec 640 points, le Koweit avec 631 points et l'Algérie avec 589 points. «Le score du Maroc a augmenté de 74 points, passant de 661 à 735 points, et comprend des améliorations dans le score des pratiques et dans deux des quatre indicateurs démocratiques. Ces améliorations apparaissent notamment dans les données relatives à la surveillance de la presse, à l'entrave à l'activité des partis politiques, à la sécurité personnelle et aux taux de décrochage scolaire.» Le rapport accompagnant l'indice affirme que «le Maroc reste à l'avant-garde» au moment où la Tunisie témoigne des plus grands progrès, alors que l'Egypte a connu le plus grand déclin. Indice en baisse, avec un écart entre les nombreux moyens et les pratiques Le rapport s'intéresse seulement à dix pays arabes et mesure le processus de transition démocratique dans chacun des dix Etats : la Jordanie, le Bahreïn, la Tunisie, l'Algérie, l'Arabie Saoudite, la Palestine, Koweït, le Liban, l'Egypte et le Maroc. Le Cinquième indice arabe de démocratie indique aussi que les pratiques démocratiques ont fortement diminué en Egypte, au Liban, en Algérie et à Bahreïn. Toutefois, ces mêmes pratiques s'améliorent en Tunisie, au Maroc, au Koweït et en Palestine. Globalement, l'indice arabe de démocratie (IDA) serait en baisse de 10 points par rapport à l'édition précédente. «Il existe un large écart entre les nombreux moyens - tels que la législation et les constitutions - et les pratiques. Il y a eu une diminution du respect des droits, des libertés, de l'égalité et de la justice sociale et une amélioration de l'état de droit», commentent ses rédacteurs. «Beaucoup a changé dans la région arabe lors de la préparation de ce rapport», a déclaré Bassma Kodmani, directrice générale de l'ARI. «Cependant, la baisse générale de l'indice était largement attendue en raison du rétrécissement ou de la fermeture de l'espace réservé aux libertés ouvertes aux communautés arabes en 2011». Selon elle, «il devient plus clair que l'optimisme d'une percée dans le processus de démocratisation qui accompagnait les révolutions du printemps arabe n'était pas réaliste». Aspirations démocratiques déçues Plus en détail, «l'indice des moyens, tels que la législation et les constitutions, surpasse l'indicateur des pratiques de 284 points, ce qui signale une énorme différence entre les réclamations de réformes par les gouvernements et les réalités auxquelles sont confrontées les citoyens dans la vie quotidienne et leurs relations avec l'Etat», précise le rapport. Pour répondre aux aspirations des citoyens de la région, le rapport souligne la nécessité urgente de renforcer les fonctions de surveillance des systèmes politiques arabes, d'améliorer la capacité des parlements à assurer la responsabilité, de promouvoir l'indépendance judiciaire et de renforcer le contrôle des services de sécurité. Il recommande également de renforcer le rôle des femmes dans la population active, la réforme de l'éducation et la libération des médias pour contribuer efficacement au débat public et à la sensibilisation. Le cinquième indice arabe de démocratie est basé sur des sondages d'information et d'opinion menés en 2015. C'est le deuxième Index depuis l'éclatement des révolutions du printemps arabe en 2011.