Officiellement l'Algérie continue de soutenir le Polisario. Néanmoins, des signaux officieux de rejet de cette politique sont exprimés publiquement depuis quelques semaines par des proches de Said Bouteflika. Louisa Hanoune se présente désormais comme la porte-parole du groupe. En Algérie, l'appui au Polisario commence progressivement à sortir de la zone des tabous. Dans ce qui s'apparente à une répartition des rôles entre politiques proches de Said Bouteflika, Louisa Hanoune a pris le relais de Amar Saïdani. Dans un style plus direct et qui ne souffre la moindre équivoque, la secrétaire générale du parti des Travailleurs (d'obédience trotskiste) a critiqué la réunion accordée par Abdelaziz Bouteflika, le dimanche 22 au novembre au palais Al Mouradia, à Mohamed Abdelaziz, chef du Polisario. Une position surprenante publié par un média bahreïni. Mme Hanoune affirme que le soutien au mouvement séparatiste «n'est pas une priorité de l'Algérie, actuellement», ajoutant que le gouvernement de son pays devrait plutôt redoubler d'efforts pour asseoir les bases d'une normalisation des relations avec le Maroc. Elle assure «s'exprimer au nom d'une majorité d'Algériens qui désapprouvent la position de leur gouvernement sur la question du Sahara occidental». «Oui à l'intégrité territoriale du Maroc» Hanoune a ainsi fait mieux que Amar Saïdani, elle a défendu ouvertement l'intégrité territoriale du royaume, soulignant qu'elle est foncièrement opposée à une séparation du Sahara du Maroc. Jamais auparavant un politique candidat aux élections présidentielles (trois fois dans le cas de Hanoune, ndlr) ou ayant occupé des fonctions ministérielles n'avait osé déclarer publiquement son rejet du Polisario. Louisa Hanoune a révélé qu'une «partie» de la classe politique algérienne commence à «prendre conscience» des dangers du soutien de son pays au Front. Elle a par ailleurs exprimé son opposition au plan d'autonomie marocain au Sahara, présenté au Conseil de sécurité en 2007, alertant des conséquences de son application par le royaume sur l'Algérie qui serait, selon elle, menacée de division. La secrétaire générale du parti des Travailleurs fait notamment allusion aux revendications autonomistes voire même indépendantistes des mouvements kabyles et touaregs.