Après les inquiétudes soulevées en Espagne par les armes acquis par le Maroc, des milieux dans ce pays se voulant protecteurs de toute l'Europe alerte d'un «plan» de la DGED visant à infiltrer des institutions de l'Union européenne. Des milieux en Espagne ne voient pas d'un bon œil la place du Maroc à Bruxelles ? Le bon niveau de coopération entre le Royaume et l'Union européenne, ou du moins avec certains pays de la zone sur les questions de terrorisme, sécurité et migration, les agacent. Ainsi ils viennent d'avancer que le Maroc aurait des agents infiltrés dans des institutions de l'UE chargés justement de ces dossiers. La publication espagnole en ligne El Confidencial s'est chargée de relayer ses inquiétudes dans un article. Bien entendu, à aucun moment, le site en question n'apporte de preuves tangibles sur ces allégations que des «sources dignes de foi» lui auraient soufflées. Il s'est contenté de dire que les services de renseignements européens auraient découvert «une offensive marocaine» visant Europol et Frontex, deux organismes chargés respectivement de la lutte antiterrorisme et de la migration. Pour ajouter une dose de suspense aux «révélations», les «sources» d'El Confidencial affirment que le «plan» de Rabat préparé par la DGED s'appuie sur des cadres travaillant au sein de l'Union européenne portant les nationalités française ou belge mais originaires du Maroc. Le Maroc espionne ou collabore ? L'objectif déclaré dudit «plan» serait d'obtenir des informations classées secrètes sur les politiques des Vingt-Sept notamment dans la lutte contre les groupes liés au terrorisme et à l'immigration clandestine. Ce qui procurerait au Royaume un atout pour étendre son influence dans la région maghrébine, ajoutent les mêmes "sources". Il s'avère que El Confidencial et ses «sources digne de foi» ont oublié un point capital. Sur la coopération liée au terrorisme ou à l'immigration, c'est l'Union européenne -ou certains Etats de la zone-qui sollicite l'expertise marocaine en la matière. En témoigne l'envoi, la semaine dernière, de policiers de la DGSN en Belgique ou les opérations coordonnées entre la DGST et le ministère espagnol de l'Intérieur contre les filières de recrutement d'aspirants djihadistes pour le compte de Daesh. Des actions qui ont permis entre 2013 et 2014 l'arrestation de 40 personnes dans les deux Etats.