Le Maroc a enregistré une croissance globale de 2,4% des arrivées touristiques en 2014. Malgré un contexte difficile marqué par les événements en Afrique du Nord et les méfiances de certains pays européens, 10,3 millions de touristes se sont rendus dans le royaume. Un chiffre encore très loin de la vision 2020. Et 2015 ne semble guère mieux partie. A défaut de rattraper le retard accusé sur la vision 2020, le Maroc stagne. En effet, le royaume a accueilli 10,3 millions de touristes en 2014, marquant ainsi une hausse de 2,4% des arrivées, selon les chiffres fournis par l'Office National Marocain du Tourisme (ONMT) lors de son conseil d'administration tenu lundi 13 juillet en présence du ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, et du directeur de l'office Abderrafie Zouitene. Selon l'ONMT, l'année dernière a été marquée par deux phases. Dans un premier temps, la destination Maroc a enregistré entre janvier et août 2014 une hausse des arrivées aux postes frontières de +8%, comparé à la même période de l'année 2013. Mais par la suite cette embellie a été freinée entre octobre et décembre 2014 où un recul de - 5% par rapport à la même période 2013 a été noté. L'évolution positive notée entre janvier et août dernier confirmait ainsi les bonnes performances remarquées pour l'année 2013 (+7,2%) après trois années de stagnation : 2010, 2011 (+0,6%) et 2012 (+0,4%), note l'ONMT. Petite hausse des recettes Quant aux recettes touristiques, elles ont augmenté de seulement 2,9% s'établissant ainsi à 59,3 milliards de dirhams. Malgré un contexte difficile, certains marchés sont restés dynamiques comparé à 2013 et ont enregistré des croissances à deux chiffres. C'est le cas de la Pologne (+35%), du Royaume Uni (+14%) ou encore des pays scandinaves (+ 13%). Si l'office n'a pas dévoilé des données sur les marchés traditionnels (France, Espagne notamment), l'état des lieux actuel montre que les réservations des touristes de l'Hexagone ont fortement baissé (-32,7%) pour cet été. Déjà en 2014, l'optimisme n'était guère de mise. D'ailleurs, le ministre du Tourisme pariait sur une petite croissance. «Je crois que nous allons finir l'année avec une légère croissance, entre 1 et 2,2 %, alors qu'on prévoyait une croissance de 10%», déclarait-il. 3,5 millions d'arrivées à fin mai 2015 Et cette année, les événements dramatiques (attentats de Charlie Hebdo à Paris en janvier 2015, au Danemark en février, au musée Bardo et à Sousse en Tunisie, ainsi qu'en Egypte) ont encore pénalisé le secteur, «créant ainsi un effet d'amalgame très préjudiciable à la destination Maroc». Mais en dépit de cet «environnement géopolitique très dégradé», leur impact a pu être limité avec 3,5 millions d'arrivées à fin mai 2015 soit -1% par rapport à la même période de l'année dernière. Ainsi, afin de rester toujours dynamique, plusieurs actions ont été menées pour booster le secteur. En effet, 11 contrats de partenariats ont été signés dans le domaine aérien, marquant un renforcement significatif de l'offre en partant de villes comme Glasgow, Dusseldorf, Francfort, Vienne ou encore Hanovre vers Marrakech, ou des liaisons comme Vienne-Agadir, Madrid-Ouarzazate et Toulouse-Agadir. En outre, l'office a signé plus de 48 contrats de partenariat avec des tours opérateurs, générant un flux global estimé à plus de 600 000 touristes. Il a enfin conclu 14 partenariats avec des T.O en ligne durant la même année. Mais pas sûr que cela suffise à redresser le secteur.