La ministre de l'Education française d'origine marocaine est devenue une habituée des rumeurs visant à lui nuire. Après la fausse carte d'identité, la fausse lettre sur les rythmes scolaires, il s'agit cette fois de la fausse lettre d'un professeur l'attaquant sur ses origines. Najat Vallaud-Belkacem est une nouvelle fois la cible d'un hoax. Tout est parti d'une lettre ouverte censée avoir été publiée le 17 mars dernier. Cette fausse missive aurait été écrite par Serge Barrere, professeur associé à l'Université d'Aix-Marseille dans laquelle il précise ne pas vouloir accepter les Palmes académiques des mains de Najat Vallaud-Belkacem. Les raisons invoquées sont de soi-disant déclarations de la ministre lors d'une interview accordée à «Beur FM TV» le 12 septembre 2014. La ministre y aurait alors déclaré : «Tout comme mon frère Zinedine Zidane, je ne considère la France que comme une mère nourricière et non pas une mère patrie et je ne me considère personnellement qu'algéro-marocaine. La France n'a été pour moi qu'un moyen pour m'élever mais de coeur, je ne suis que marocaine». Des fausses déclarations Après avoir été contacté par plusieurs médias pour éclaircir ladite rumeur, Beur FM a insisté sur le fait que la ministre de l'éducation n'a jamais participé à l'une de ses émissions. D'ailleurs «Beur FM TV» n'existe tout simplement pas. Par ailleurs, si Serge Barrere existe bel et bien, il se dit complétement étranger à cette affaire. Il intervient effectivement à la faculté de droit et science politique de l'Université d'Aix-Marseille dans le cadre de sa spécialité : les armes et les munitions, mais il a assuré au site Buzzfeed n'avoir jamais écrit ce document et dénonce «un acte de malveillance». «J'ai reçu plus de 1 500 messages sur ma boîte vocale à cause de cette soi-disant lettre», explique-t-il. Il ne comprends pas ce geste destiné à lui nuire et affirme être la victime d'un «mauvais canular». De plus, l'auteur des faits a délibérément fait circuler ses coordonnées sur le net, ce qui a provoqué la réaction de centaines de commentaires. «J'ai bien dû recevoir 500 appels, autant de sms, 2 557 mails à mon adresse Internet que j'ai découvert avec stupeur, sans oublier les courriers que je n'ai pas eu le temps de lire par voie postale», se plaint-il. Il soutient être abasourdie par cette histoire assurant ne pas être «le responsable de cette lettre, je n'ai pas contribué ni à sa rédaction, ni à sa diffusion». Le professeur ne compte pas s'arrêter là et prévoit d'entamer des poursuites judiciaires. «J'ai, de plus, fait transmettre par l'intermédiaire de la Gendarmerie d'Audierne, une fiche de renseignement à l'attention du Parquet de Quimper», ajoute-t-il. Najat Vallaud-Belkacem est décidément la cible privilégiée de l'extrême droite sur les réseaux sociaux, cette nouvelle attaque a été relayée à des centaines de reprises sur Twitter et Facebook.