L'Istiqlal et l'USFP ne souhaitent pas que le gouvernement termine son mandat jusqu'à l'automne 2016. Ils demandent la tenue de législatives anticipées dès 2015. Chabat et Lachgar estiment que c'est le seul moyen pour faire tomber le gouvernement Benkirane. Deux partis de l'opposition parlementaire réclament la tenue de législatives anticipées. Dans leur guerre ouverte contre le PJD, l'Istiqlal et l'USFP brandissent cette nouvelle carte, alléguant de l' «échec» de l'équipe Benkirane dans sa gestion des affaires du pays. Hamid Chabat défend sa proposition en rappelant que le cabinet Abbas El Fassi n'avait pas accompli son mandat à cause de la contestation populaire, une allusion à la parenthèse du «Printemps arabe». Mais est-ce le cas pour l'actuel gouvernement ? Le secrétaire général de la Balance en est convaincu. Driss Lachgar partage le même avis. Samedi devant ses fidèles de la commission administrative de son parti, il a même conseillé au chef de l'exécutif de «présenter sa démission au roi» pour «le bien du Maroc et de son parti avant qu'il ne soit trop tard», rapporte le quotidien Libération dans son édition d'aujourd'hui. Le PAM et l'UC distants Le premier secrétaire de l'USFP estime que «ce gouvernement est incapable d'assimiler les dispositions de la constitution, de bien gérer le temps politique» et «de produire les projets de loi» mais surtout «de se comporter convenablement avec l'opposition parlementaire». Dans son réquisitoire, Lachgar a rappelé que l'exécutif a gaspillé presque quatre mois dans des discussions futiles pour effectuer un simple remaniement ministériel. Apparemment, l'appel au départ de Benkirane et la tenue de législatives anticipées n'a pour l'instant pas eu l'adhésion du PAM et de l'Union constitutionnelle, les deux autres membres de la coordination de l'opposition. Le meeting politique organisé par le Tracteur le samedi 2 mai à Chaouen et animé par Ilias El Omari n'a pas repris les slogans entonnés par Chabat et Lachgar. Le PAM préfère, ainsi, se préparer aux communales prévues le 4 septembre prochain. En revanche, l'UC vit encore sous le «choc» du changement de son secrétaire général. L'arrivée de Mohamed Sajid à la tête du parti du Cheval risque de bouleverser la donne. D'autant que Sajid est connu pour ses bonnes relations avec le PJD. C'est notamment grâce aux voix des islamistes qu'il est le maire de Casablanca depuis 2003.