Réunis mercredi et jeudi dernier à Alger, les membres de la Confédération algérienne des cadres de la finance et de la comptabilité (CCFC), ont profité de l'occasion pour constater les effets néfastes des mésententes entre le Maroc et l'Algérie. Ainsi, la fermeture de la frontière entre les deux pays, coûterait annuellement au moins 2 milliards de dollars à l'Algérie. Un bon argument pour faire avancer le dossier de la ré-ouverture de la frontière... «L'Algérie perd entre 2 et 2,2 milliards de dollars à cause de la fermeture de la frontière avec le Maroc. C'est là une réalité regrettable» déclarait Karim Mahmoudi, président de la CCFC. Dressant ce constat, il a également jugé «aberrant et scandaleux» le fait que les échanges commerciaux entre les deux pays, pourtant voisins, passent par le port de Marseille, rapporte la MAP. Durant les travaux de la CCFC, Karim Mahmoudi a plaidé en faveur d'un marché maghrebin unifié, mais l'unification en question tarderait à prendre forme à cause des divergences politiques entre le Maroc et l'Algérie. Selon lui, ces divergences pourraient «mener la région à la dérive». Selon le quotidien algérien Liberté, il aurait ainsi déclaré : «il faut que les autorités algériennes et marocaines discutent de l'avenir de la région et des intérêts de chaque pays», dénonçant au passage «l'absence de volonté» des deux régimes. Tout en appelant les deux pays à passer outre leurs différends pour le bien de la région, le président de la CCFC a critiqué le rôle des médias des deux pays, qui selon lui attiseraient les tensions. Il les accuse ainsi, toujours selon Liberté, de «verser de l'huile sur le feu». Pour la CCFC il semble donc que des relations économiques plus dynamiques entre les deux pays pourraient servir de nouveau départ dans les relations maroco-algériennes, et donner un nouveau souffle à la région du Grand Maghreb. Il faut dire que la fermeture des frontière ne pèse pas qu'à l'Algérie. Les relations tendues entre les deux voisins auraient des effets néfastes sur plusieurs plans, comme il ressort de cet article du Monde Diplomatique. Les hommes d'affaires des deux pays ont d'ailleurs depuis longtemps, vu l'intérêt qu'il y avait a collaborer, et ont fait plus de chemin que les politiques dans ce dossier. Notons néanmoins que du côté des politiques, le Maroc s'est engagé depuis plus longtemps que son voisin sur le chemin de la détente.