Bernard Emié, l'ambassadeur français en Algérie, répond aux propos de Mezouar accusant Alger de chercher à nuire aux relations maroco-françaises. Le diplomate, en visite hier à Tlemcen, les a jugés «irresponsables», selon le journal algérien Echourouk. Complément : Le Quai d'Orsay a réagi le lendemain en démentant l'information rapportée par la presse algérienne. (Cf encadré) Même si Salaheddine Mezouar a accusé, mardi 2 février, dans un entretien accordé au quotidien Le Monde, les autorités algériennes de vouloir torpiller les relations maroco-françaises, celles-ci n'avaient pas éprouvé le besoin de réagir. En haut lieu, on préfère observer le silence. En revanche, Halim Benatallah, un ancien Secrétaire d'Etat chargé de la communauté algérienne à l'étranger, mai 2012-septembre 2012, animé par des raisons personnelles, a été incité, sur les colonnes d'Al Khabar, à tirer à boulets rouges sur le «manque de professionnalisme» du chef de la diplomatie du royaume. L'ambassadeur français vient en renfort Mercredi en visite à Tlemcen, Bernard Emié, l'ambassadeur français à Alger, a jugé «irresponsables» les propos tenus par le ministre marocain des Affaires étrangères. Le diplomate, s'est inscrivant en faux par raport à la position de son gouvernement saluant la proposition d'autonomie présentée en 2007 par Rabat. Il a même affirmé que son pays «en tant que membre du Conseil de sécurité respecte aussi bien les résolutions onusiennes relatives à la question sahraouie que le rapport dressé par l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, Christopher Ross», indique le quotidien conservateur Echourouk. Des déclarations destinées, essentiellement, à caresser dans le sens du poil le pouvoir en place. D'autant qu'Emié était à Tlemcen en éclaireur pour le compte de la compagnie pétrolière Total, «la seule compagnie, selon ses dires, à présenter un dossier pour exploiter le gaz de schiste après la fin de la phase des essais entrepris par Sonatrach». Bernard Emié a fait savoir que «le renforcement du partenariat français avec l'Algérie dans ce domaine et l'une des priorités de l'Hexagone pour hisser les relations économiques entre les deux pays». Les Français parient, en effet, sur la prochaine visite prévue en août du premier ministre Abdelmalek Sellal à Paris, pour qu'Alger accorde à Total les droits d'exploitation de la nouvelle énergie fossile, en abondantes quantités notamment dans les régions sud du pays. Démenti du Quai d'Orsay Paris vient de démentir les propos attribués par la presse algérienne à Bernard Emié, l'ambassadeur français à Alger. « Nous démentons les propos attribués par certains organes de presse à l'ambassadeur de France à Alger qui ont été inexactement rapportés », a déclaré ce vendredi le porte-parole du quai d'Orsay, Romain Nadal, lors d'un point de presse. Nadal a qualifié les propos attribués au diplomate de « mensongers », et a expliqué que l'ambassadeur de France « interrogé sur les récentes déclarations de M. Mezouar au quotidien Le Monde a répondu que 'les relations entre la France et l'Algérie ont leur propre logique' et qu''elles sont indépendantes des relations entre la France et le Maroc, dont nous souhaitons qu'elles soient relancées, réchauffées' ».