L'initiatrice du sulfureux hashtag #JeSuisKouachi est désormais connue. C'est une étudiante marocaine très active sur Twitter. Ce hashtag, repris par des milliers d'internautes, était considéré par les médias français comme véhiculant des «messages de haine et d'appel à la vengeance». Mais l'intention de la jeune fille était toute autre. Explications. «Les gens ils prennent trop au sérieux mes tweets mdrrr je suis pas djihadiste», tweete Sheima Lasri le 9 janvier dernier après avoir essuyé nombre de critiques suite à #JeSuisKouachi. «C'était juste une blague» Cette étudiante marocaine est en effet l'initiatrice de ce hashtag, révèle le site Arrêts sur Images qui a mené son enquête. «Je dénonce le harcèlement des policiers envers ces deux musulmans.#JesuisKouachi», tweetait-elle deux jours après l'attentat perpétré contre Charlie Hebdo par les frères Kouachi. Elle faisant ainsi apparaitre pour la première fois ce hashtag, essuyant de violentes insultes de la part de la twittosphère. «Va brûler en enfer», vociféraient les uns, «pauvre folle», lançaient les autres notamment. C'était juste une blague — Sheima Lasri (@SheimaLasri) 10 Janvier 2015 Pkr on m'insulte ?? Je suis gentil moi . Je suis Charlie . Fuck les terroristes . Voilà . c'est dit . — Sheima Lasri (@SheimaLasri) 9 Janvier 2015 Mais faites vous plaisir et signalez mon compte Vous êtes tous méchants , je voulais juste être drôle — Sheima Lasri (@SheimaLasri) 10 Janvier 2015 Face à ce déluge d'insultes, Sheima Lasri a supprimé son tout premier tweet, mais des robots ainsi que la faschosphere avaient déjà récupéré le hashtag pour en faire un trending topic, visiblement sans avoir saisi l'esprit de plaisanterie dans lequel la jeune étudiante l'avait utilisé. La récupération par le Front National (FN) a davantage propulsé la popularité du hashtag sur Twitter. En moins de 5 jours #JeSuisKouachi avait été twitté plus de 38 000 fois. Au 23 janvier, selon Topsy, ce hashtag cumule 46 440 tweets. «Les réseaux sociaux servent-ils à l'apologie du terroriste ?», s'est demandé L'Express. D'autres sites d'information ont considéré cela comme porteur de «messages de haine et d'appel à la vengeance». Les réactions sont allées si loin que la question d'un meilleur contrôle des réseaux sociaux a commencé à se poser. Plusieurs comptes de «pro-Kouachi» signalés par les utilisateurs ont d'ailleurs été désactivés. Un journaliste français a été curieux de comprendre pourquoi Sheima a supprimé son tweet alors qu'elle était l'initiateur de #JeSuisCharlie. @manhack c'était une blague de mauvais goût . Je me suis excusé et j'ai effacé mon tweet. Mais les autres ils ont continué à utiliser le # — Sheima Lasri (@SheimaLasri) 19 Janvier 2015 @manhack non , y'avait juste moi . Parce que j'avais checké le # sur recherche avant de le tweeter mais y'avait aucun tweet — Sheima Lasri (@SheimaLasri) 19 Janvier 2015 Sheima, très branchée «Actualités» Très active sur Twitter, Sheima Lasri ne fait pas que rigoler. Avec plus de 5 700 abonnés à son compte, elle exprime régulièrement son point de vue sur les événements qui se produisent dans le monde. A la suite des attentats de Paris, elle a d'ailleurs tweeté : En France , y'a tellement de musulmans . Que même quand un musulman veut terroriser les "infidèles" , il finit par tuer un autre musulman . — Sheima Lasri (@SheimaLasri) 7 Janvier 2015 Par ailleurs, la jeune fille suit également avec beaucoup d'intérêt la guerre syrienne ou même le conflit israélo-palestinien. Visiblement attentive à l'actualité marocaine également, elle faisait partie des Marocains qui se sont indignés sur les réseaux sociaux face aux actes racistes perpétrés contre des migrants subsahariens dans le royaume en 2013. «A quand une loi contre le racisme au Maroc ? #Justesénégalais #justecongolais #justeivoirienne», tweetait-elle.