Le chiffre vient de tomber. 158 400 cas d'esclavage moderne ont été recensés au Maroc par la Fondation Walk Free, qui a publié ce lundi son dernier rapport sur la situation dans le monde. Détails. Au Maroc, il y a encore 158 400 cas d'esclavage moderne. La conclusion est celle de l'ONG Walk Free, qui vient de publier son dernier rapport sur l'esclavage moderne dans le monde, The Global Slavery Index 2014. L'organisation, qui milite pour la défense des droits de l'Homme, dresse un tableau sombre sur la situation au Maroc. Selon elle, 0,48% de la population marocaine vivent encore comme esclave, qu'il s'agisse de traite d'êtres humains, d'exploitation sexuelle, de travail forcé, de servitude pour dette ou de mariage forcé ou arrangé. De plus, pour l'ONG basée en Australie, le gouvernement marocain ne réagit pas comme il le faut pour remédier à la situation. Elle estime que «la réponse du gouvernement marocain face à l'esclavage moderne est insuffisante, avec des services d'aide aux victimes limités et un cadre pénal juridique faible». «Peu de choses sont faites pour remédier à la vulnérabilité» des victimes, ajoute le rapport. 55e au classement Au Maroc, «il y a des pratiques gouvernementales et des politiques qui facilitent l'esclavage», poursuit Walk Free, soulignant que la «majeure partie des services d'aide aux victimes est offerte par des associations et des ONG». Dans son classement livré dans le rapport, le Maroc occupe la 55e position au niveau mondial, juste derrière l'Algérie (54e) et devant la Malaisie (56e). Au niveau de la région MENA, le royaume est 10e, alors que le Qatar est premier, suivi par la Syrie et les Emirats arabes unis. A noter que les premiers du classement sont les pays avec les plus forts pourcentages de la population soumis à une forme d'esclavage moderne. L'année dernière le Maroc était classé 93e avec 50 000 cas recensés. Au total, l'étude a concerné 167 pays. 35,8 millions de personnes réduites en esclavage ont été recensées dans le monde, dans la moitié dans cinq pays, à savoir l'Inde, la Chine, le Pakistan, l'Ouzbékistan et la Russie. Un chiffre en hausse de 20% par rapport à 2013, «non pas à cause d'une explosion du nombre de cas, mais en raison d'une meilleure méthodologie».