Le 29 octobre de chaque année, la gauche marocaine commémore la disparition de Mehdi Ben Barka. A plus de trois semaines de l'événement, le parti créé par Ben Barka en 1959, l'Union nationale des forces populaires, une scission de l'Istiqlal de Allal El Fassi, revient à la une de l'actualité. Après des décennies dans l'ombre, un avenir prometteur semble l'attendre. Aujourd'hui, même dans les manuels scolaires d'Histoire le parti de l'Union nationale des forces populaire (UNFP) est savamment écarté. Un oubli qui contente le pouvoir, l'Istiqlal et l'USFP. Après des décennies dans l'ombre, l'UNFP, une scission de l'Istiqlal créée le 6 novembre 1959 par Mehdi Ben Barka, est sur le point de renouer avec son glorieux passé. Mieux encore, la formation s'apprête à accueillir dans son giron tous les mécontents de la gauche gouvernementale. A l'USFP, les opposants de Lachgar frappent à la porte de l'UNFP L'UNFP est la maison mère de toute la gauche au Maroc. Ce retour en force de la formation sur la scène politique nationale est dû aux graves dissensions que connait, depuis plus d'une année et neuf mois, le parti de la Rose. Le conflit entre Driss Lachgar et ses adversaires réunis au sein du courant «Démocratie et ouverture» pourrait créer une grosse vague des départ. Ces derniers pensent sérieusement à rejoindre l'UNFP. Les négociations entre les amis du trio Zaidi-Chami-Doumou et la direction de l'UNFP sont à un stade bien avancé. «Le samedi 27 septembre, le conseil central du parti de Ben Barka est sorti d'une longue hibernation pour tenir une session extraordinaire à Bouznika. Au cours de celle-ci, un appel solennel a été adressé aux opposants de Lachgar pour rallier l'UNFP », nous confie une source proche du dossier. Elle ajoute que «le mardi 30 septembre à Casablanca, Zaidi s'est réuni, dans une maison appartenant à l'un de ses partisans, pour exposer aux membres du secrétariat du courant «Démocratie et ouverture» l'état des discussions avec l'Union nationale des forces populaire». Ces rencontres devrait se poursuivre à un rythme soutenu après les vacances de l'Aïd El Kébir parce qu'il y a urgence. L'UNFP garantit à Zaidi & co des accréditations pour les prochaines élections En 1997, le Mouvement populaire démocratique et constitutionnel, créé en 1967 par Abdelkrim El Khatib, offrait un tremplin à neuf islamistes du Mouvement unité et réforme pour se présenter aux législatives. Le parti finira par se transformer en PJD. Avec l'UNFP et les amis de Zaidi, c'est le même scénario qui est sur le point de se reproduire, avec quasiment la même fin : une main basse des opposants de Lachgar sur le parti de Mehdi Ben Barka. Parfaitement conscient que Driss Lachgar, fort de son pouvoir sur les structures de l'USFP, compte les priver d'accréditations pour les prochaines échéances électorales, ils étaient contraints de chercher une solution alternative. Autrement rien ne pouvait leur garantir une présence dans les conseils communaux, régionaux et dans les deux Chambres du parlement. C'est là la véritable raison expliquant l'éventuel ralliement de Zaidi et ses partisans à l'UNFP.