Même si le ministère marocain de l'Intérieur annonce que la cellule démantelée, vendredi dernier, était baptisée «Ansar l'Etat islamique du Maghreb Al Aqsa», il est encore prématuré de parler de l'installation d'une antenne de Daesh au royaume. Plusieurs points séparent, en effet, le groupe dirigé par l'Espagnol, Mohamed Saïd Mohamed, des «Soldats du calife en terre d'Algérie» et de «Katibat Okba Iben Nafiâ» en Tunisie qui ont prêté allégeance à EI. Le Maroc a-t-il empêché la formation sur son territoire d'une antenne de Daesh ? A en croire un communiqué du ministère de l'Intérieur, relayé aujourd'hui par la MAP, les neuf membres de la cellule démantelée, le vendredi 26 septembre, lors d'une opération conjointe des services de renseignements maroco-espagnols, s'étaient dénommés «Ansar l'Etat islamique au Maghreb Al-Aqsa». Force est de constater qu'un fossé sépare les huit marocains qui auraient prêté allégeance à l'autoproclamé calife Aboubakr Al Baghdadi de leurs homologues algériens et tunisiens. Aucun n'a d'expérience dans le maniement des armes et la fabrication des explosives. Et il en est de même pour Mohamed Saïd Mohamed, l'Espagnol originaire de Melilla, présenté par les médias à Madrid comme étant le chef présumé du groupe. Le nouveau texte du département de Mohamed Hassad avance que les islamistes interpelés auraient montré «leur détermination à rallier, individuellement, les rangs de l'Etat islamique dans les régions syrienne et irakienne». Trois jours auparavant, la même source affirmait que «les membres (de ladite cellule) étaient actifs à Nador et Melilla dans le but de recruter des combattants pour le compte de l'organisation Etat islamique en Syrie et en Irak». Les Marocains n'ont pas le même parcours que les Algériens et les Tunisiens Outre ce point, il est encore prématuré de parler du projet d'une antenne de Daesh au Maroc. Contrairement aux cas algérien et tunisien -appelés respectivement «les Soldats du calife en terre d'Algérie» et «Katibat Okba Iben Nafiâ»-, les Marocains n'ont fait aucune scission d'Al Qaida au Maghreb, ni possèdent des hommes armés ayant, auparavant, croiser le fer avec les services de sûreté ou pouvant se prévaloir du contrôle d'une partie du territoire national. Tous ce qu'ils ont commis jusqu'au moment de leurs arrestations c'est d'envoyer des combattants pour l' «Etat islamique». Preuve en est qu'aujourd'hui, le quotidien El Pais, citant des sources judiciaires en Espagne, rapporte l'envoi par la cellule, de deux recrues ayant rejoint les rangs de Daesh, le 21 juillet dernier.