En Italie, Turin a une longueur d'avance sur beaucoup de villes, car la municipalité a décidé de s'attaquer aux problèmes d'intégration au grand dam de la Ligue du Nord, très présente dans cette région du nord pays. C'est ainsi qu'une association de musulmans de l'association musulmane dirigé par un Marocain, a obtenu l'autorisation de construire une mosquée dans la capitale du Piémont, a indiqué le Financial Times. La future mosquée de la Miséricorde de Turin sera la deuxième de toute l'Italie, après celle de Rome à être officiellement reconnue. Le lieu de culte qui est financé à hauteur de 2 millions d'euros par le gouvernement marocain, n'est pas bien vu par le parti raciste, Ligue du Nord. Un de ses leaders, le député européen, Mario Borghezio, a répété à maintes reprises son opposition à la mosquée de Turin. Rappelons que ce dernier faisait parti de ceux qui ont marché devant le consulat marocain à Milan pour demander sa fermeture. En été 2008, la Ligue du Nord avait plaidé pour la fermeture de toutes les mosquées. «Nous avons mené une véritable guerre des nerfs pour cette mosquée», a reconnu Ilda Curti, chargée de l'intégration pour Sergio Chiamparino, le maire de gauche de Turin, très populaire dans la communauté immigrée. La conseillère faisait allusion aux démarches entreprises par le parti de Umberto Bossi pour tenter de bloquer le projet soutenu par le maire. Selon le Marocain Abdelaziz Khounati, présidant de l'association musulmane qui a obtenu le feu vert de la construction de la mosquée, la Ligue du Nord a déjà empêché des initiatives similaires dans d'autres villes. Elle est allé jusqu'à menacer d'amener des porcs sur le terrain prévu pour la construction afin de le souiller. «D'abord, la Ligue a fait campagne contre les Italiens du sud qui se sont installés à Turin il y a des années. Ensuite, ils s'en sont pris aux étrangers en général. A présent, c'est le tour de Musulmans», a-t-il dit. «Nous plaidons pour une société ouverte, intégrée et multiculturelle, où les droits de chacun seront respectés», a ajouté Abdelaziz Khounati. Rien ne semble désormais se mettre au travers du chemin qui verra la future mosquée de la Miséricorde. L'emplacement du futur lieu de prière tant attendu par les musulmans turinois, est déjà connu. En plus de la mosquée, un centre culturel islamique sera bâti, pour la promotion des études, des actions sociales et du dialogue interconfessionnel.