L'immigration marocaine, traditionnellement agitée comme un épouvantail par l'extrême droite, a diminué de 32% entre 2011 et 2012, selon les derniers chiffres de l'OCDE. Les Marocains sont désormais devancés par les Espagnols. Alors que la Belgique fête cette année, les 50 ans de l'immigration marocaine en Belgique, l'information n'a même pas fait les gros titres de la presse passant ainsi totalement inaperçue. Mercredi 21 mai, Jean-Christophe Dumont, auteur du rapport "L'immigration augmente-elle ?" pour l'OCDE, a révélé que l'immigration marocaine en Belgique a baissé de 32% entre 2011 et 2012, pour tomber à 5700 personnes. "Alors que les Marocains formaient encore le deuxième groupe, par nationalité, à immigrer en Belgique, derrière les Français, en 2010, ils sont tombés à la sixième place derrière les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, mais aussi derrière l'Espagne et juste avant l'Italie", détaille Nicolas Liebig, spécialiste des Migrations à l'OCDE à Yabiladi. "Une explication possible, mais qui reste à vérifier, est la baisse générale de l'immigration familiale que l'on observe dans l'ensemble de l'Europe en particulier dans les pays ou l'immigration est ancienne, comme la Belgique", tente d'analyser Nicolas Liebig. Les Marocains derrière les Espagnols Les Marocains viennent bien moins nombreux que par le passé en Belgique, mais ils sont également beaucoup plus nombreux à quitter le pays. L'émigration marocaine de Belgique a été multiplié par deux depuis 2010 et a augmenté de 50% entre 2011 et 2012 (dernières statistiques disponibles). Avec la crise économique au sein de l'Union européenne et de facteurs propres qui restent à déterminées, l'immigration a baissé dans son ensemble de 6% sur la même période. L'immigration intra-européenne a pris le pas sur l'immigration marocaine. Comme un écho à cette découverte, "l'extrême droite a quasiment disparu de l'échiquier politique", titre le quotidien belge Le Soir, suite aux élections régionales et fédérales belges d'hier, dimanche 25 mai. Le parti flamand Vlams Belang a perdu 16 sièges au parlement flamand et 9 au parlement fédéral. La lutte contre l'immigration ne fait-elle déjà plus recette en Belgique ? Non, en réalité, l'explication principale à la chute de l'extrême droite tient surtout à des considérations politiques : la droite nationaliste flamande a raflé les voix de l'extrême droite, sans pour autant entamer profondément ses idées dans la population.