La semaine prochaine devrait voir l'ouverture d'un nouveau front dans les tensions permanentes entre le Maroc et l'Algérie. Le voisin de l'Est va abriter une réunion du mouvement des non-alignés. Une occasion pour lui de réclamer des 120 Etats du MNA un soutien ferme au Polisario alors que le Maroc est un membre fondateur de cette organisation. Une nouvelle confrontation diplomatique est sur le point d'éclater entre le Maroc et l'Algérie. Du 26 au 29 mai, Alger accueillera la 17e session de la conférence ministérielle du mouvement des non-alignés (MNA). Une organisation qui n'est plus que l'ombre d'elle-même. Anticipant la tenue de cette réunion, le président de la chambre basse du parlement algérien, Larbi Ould Khelifa, a appelé aux soutiens des peuples palestiniens et sahraouis lors de cette rencontre. Le Polisario n'est pas membre du MNA Le Polisario n'est pas membre du Mouvement ni même reconnu comme observateur ni comme organisation associée. Toutefois, des délégations du Polisario ont tenté, par le passé, de participer aux réunions du MNA mais sans réel succès. Au sommet de 2009 à Charm el-Cheikh, l'Egypte avait expulsé de l'enceinte abritant les réunions préparatoires du sommet du MNA deux membres du Front, entrés en territoire égyptien avec des passeports algériens. En 1998 à Durban en Afrique du sud, la délégation du Polisario avait été priée, gentiment, de quitter la salle. En Algérie, les amis de Mohamed Abdelaziz auront là une occasion idoine et inespérée pour réussir, avec la bénédiction des autorités locales, une percée au sein du MNA. Dans ce cas de figure quelle décision prendra la délégation marocaine ? Optera-t-elle pour la fuite en avant en se retirant de la conférence ou protestera-t-elle vigoureusement contre l'intrusion d'une partie qui n'est pas membre du Mouvement ? La réponse sera connue dans les prochains jours. Le MNA a toujours pris ses distances par rapport au conflit du Sahara occidental Les conférences ministérielles et les sommets du MNA ne dérogent pas à la règle générale en Algérie. A chaque réunion internationale, le pays se doit de réitérer son appui au Polisario. En Iran en 2012, l'ancien chef de la diplomatie, Morad Medelci avait appelé les 120 Etats du MNA à réaffirmer leurs soutiens «au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination qui a été consacré par les résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies et du Conseil de sécurité». Toutefois le MNA a tenu, jusqu'à présent, à prendre ses distances par rapport au conflit du Sahara. Il s'est toujours contenté d'adhérer aux textes des résolutions du conseil de sécurité sans trop d'engagement en faveur d'une partie ou d'une autre, contrairement à l'Union africaine qui, sous l'influence de l'Algérie, du Nigéria et de l'Afrique du sud, s'aligne totalement sur les positions indépendantistes.