Alors que l'actualité bouillonne d'informations sur l'arrestation de criminels en tout genre, le ministre de l'Intérieur se veut rassurant. Mohamed Hassad a affirmé, hier après-midi, que la criminalité a baissé. Détails. Pour le gouvernement Benkirane, la criminalité n'a pas encore atteint un seuil alarmant. C'est la réponse du ministre de l'Intérieur à une question posée hier, à la Chambre des conseillers, par le groupe fédéral. Selon la réponse du ministre, il n'y a pas le feu à la maison. Mieux encore, la criminalité aurait même baissé en 2013 et durant les trois premiers mois de cette année. Chiffres à l'appui, Mohamed Hassad a expliqué que les agressions physiques ont enregistré un net recul de 6% et les atteintes aux biens se sont réduites de 3%. L'insécurité, c'est la faute à l'atrocité de certains crimes Dans sa plaidoirie devant les membres de la Chambre haute du parlement, le ministre n'a pu éluder, comme c'était le cas par le passé, le sentiment d'insécurité, largement partagé par les citoyens marocains et étrangers. Pour se faire Hassad l'a tout simplement attribué à l'atrocité de certains crimes, notamment ceux où il y a eu usage d'armes de feu, par exemple à Casablanca et Tanger, et les meurtres et les viols commis par des ascendants des victimes. La réponse très rassurante du ministre de l'Intérieur est pourtant en déphasage avec la réalité du terrain et surtout avec les efforts menés, il y a un mois, par ses propres services sur tout le territoire pour lutter contre les poches d'insécurité. Car si l'insécurité baisse, on peut dès lors s'interroger sur l'activisme récent du ministre et de ses éuipes ? Le ministre a-t-il oublié que lors de la réunion de Casablanca, datant du 7 avril, il a appelé ses hommes à «redoubler d'effort afin de garantir l'ordre et la sécurité pour mettre fin au sentiment d'insécurité chez les citoyens» ? L'autre volet que le titulaire du département de l'Intérieur n'a pas évoqué dans sa réponse, c'est celui qui se rapporte à la vague de mutations de certains cadres de la Direction général de la sûreté nationale, la gendarmerie et les forces auxiliaires. D'autres encore ont été poussés à la retraite, une sortie par la fenêtre afin de ne pas lézarder davantage l'image de l'autorité auprès de l'opinion publique. Les mesures disciplinaires avaient été décidées dans le sillage des instructions du roi Mohammed VI à Mohamed Hassad.