En matière de tourisme, les pays maghrébins – de manière générale – s'en sortent plutôt bien. Mais le Maroc est le pays sur lequel l'activité a le plus grand impact économique révèle un rapport du Conseil mondial du tourisme et des voyages sur l'impact social et économique du secteur. Détails. Le Conseil mondial du tourisme et des voyages (WTTC - World Travel & Tourism Council) vient de publier son rapport 2014 sur l'impact du tourisme et des voyages dans l'économie mondiale. Il en ressort qu'en 2013, ce secteur représente 9,5% de l'économie planétaire. «La contribution des voyages et du tourisme dans l'économie mondiale a augmenté pour la quatrième année consécutive et devrait afficher une croissance encore plus forte en 2014», indique le rapport. Au Maroc, le secteur devrait plus peser dans l'économie qu'ailleurs au Maghreb WTTC s'attend à ce que le Maghreb soit concerné par cette croissance. Déjà que l'année 2013, a été plus ou moins bonne, notamment au Maroc où le secteur touristique impacte plus l'économie qu'ailleurs dans la région. L'an dernier en effet, le tourisme a contribué au PIB à hauteur de 29,7 milliards de dollars (environ 160,8 milliards de dirhams), soit 18,7% du PIB, révèle le rapport. Le secteur a soutenu 1,798 million d'emploi, soit 16,7% du total emploi dans le royaume. A 8,78 milliards de dollars en 2013 (environ 71,7milliards de dirhams), les recettes des touristes (10,4 millions) ont représenté 25,2% des entrées globales des échanges extérieurs. WTTC prévoit que cette proportion augmente de 10,1% en 2014. Autre élément important, les investissements du secteur touristique. En 2013, ils étaient de 3,68 milliards de dollars (environ 30 milliards de dirhams), soit 11,2% de l'ensemble des investissements. «Cela devrait augmenter de 11,2% en 2014», estime le Conseil. Selon le rapport, le secteur touristique a été moins impactant chez les voisins du Maroc en 2013 et leurs performances devraient rester moins importantes que celles du royaume chérifien cette année. La Tunisie, connue pour la place de choix qu'elle accorde au tourisme, mais aussi pour le ralentissement du secteur depuis le printemps arabe, devrait connaitre de moindres améliorations. L'an dernier, le tourisme a pesé 15,2% dans le PIB tunisien et a soutenu 13,8% du total emploi. Les recettes des visiteurs (7,2 millions) étaient de 2,85 milliards de dollars (20,4 milliards de dirhams), soit 12,9% des recettes générées par les échanges extérieurs tunisiens. Elles ne grimperaient que de 2,5% en 2014, d'après les pronostics de WTTC. Concernant les investissements touristiques, ils ont représenté, avec 810 millions de dollars, 7,7% de l'ensemble des investissements réalisés en Tunisie et devrait croitre de 8 % cette année. L'Algérie, complètement dépassée L'Algérie par contre, est le pays maghrébin dont le secteur touristique a le moins d'impact sur l'économie. Le pays n'a, en effet, reçu que 2,6 millions de visiteurs en 2013. Le tourisme n'a ainsi pesé que 8% dans le PIB et 7,1 dans le total des emplois créés. A 280 millions de dollars (environ 2,3 milliards de dirhams), les recettes touristiques n'ont réalisés que 0,4% des entrées dues aux échanges extérieurs et ne devraient augmenter que de 0,8% en 2014. En outre, l'investissement sectoriel qui n'était que d'1,93 milliard de dollars (15,8 milliards de dirhams), soit seulement 2,7% de l'investissement globale, ne devrait monter que d'1% cette année. Le Maroc poursuit donc bien son ambition de devenir une référence régionale en matière de tourisme. Il faut admettre que le fait qu'il n'ait subi que des effets très limité du printemps arabe comme ses voisins lui a permis de se relever en 2013, après une année 2012 chaotique.