Geert Wilders continue de faire la une de l'actualité aux Pays-Bas suite à ses propos racistes tenus à l'encontre des Marocains. En dépit des réactions qu'ont suscité ses sorties, il estime n'avoir «rien fait de mal». Une attitude qui a donné lieu à une autre vague de critiques et de plaintes. Même l'ambassadeur américain à Amsterdam a réagi. Malgré les vives réactions des politiques, des associations, et des Néerlando-Marocains, Geert Wilders ne recule pas. En conférence de presse samedi dernier, le leader d'extrême droite a dit qu'il n'avait rien à se reprocher. «J'ai dit la vérité. Je n'ai rien dit de mal, je ne regrette pas et je ne vais pas m'excuser pour quoi que ce soit», a-t-il déclaré Cherchant à s'expliquer sur la teneur de ses propos, il affirmé : «Je n'ai jamais dit que tous les Marocains doivent quitter le pays». Pourtant il a été très clair la semaine dernière lors d'un meeting à la Haye. «Vous voulez plus ou moins de Marocains dans cette ville ?», a-t-il demandé à la foule. Et celle-ci de répondre, «Moins ! Moins ! Moins !». C'est ainsi qu'il a promis de s'en occuper. Violation des valeurs néerlandaises selon l'Ambassadeur des Etats-Unis Ce jeudi, c'est l'ambassadeur des Etats-Unis aux Pays-Bas, Timothy Broas, qui a condamné les propos du politicien d'extrême droite. «J'ai entendu dire qu'un certain politicien a parlé la semaine d'avoir moins de Marocains [aux Pays-Bas]. Ce genre de déclaration viole les valeurs néerlandaises», a-t-il déclaré à l'agence de presse hollandaise ANP. «Les Pays-Bas a toujours été un pays de tolérance ... […] Ce n'est pas à moi de dire qui peut et qui ne peut pas se déplacer aux Pays-Bas, mais il est de mon devoir de promouvoir les valeurs communes entre les Pays-Bas et les Etats-Unis», a ajouté l'ambassadeur américain. «Ce type de déclaration mènera à la haine envers les Néerlando-Marocains» L'institut néerlandais des droits de l'homme a également réagi, affirmant qu'il considère des propros de Wilders «comme discriminatoire, car un groupe de ressortissants néerlandais] est exclu de la société fondée sur l'origine ethnique». «C'est le type de déclaration qui mènera à la haine envers Néerlando-Marocains», averti l'organisation, ajoutant que tous les Néerlandais ont le droit à un traitement égal et équitable. Environ 500 plaintes déposées contre Geert à Nimègue A Nimègue (à l'Est des Pays-Bas) la mobilisation était totale mardi 25 mars. 500 personnes dont de nombreux binationaux ont déposé plainte contre Geert Wilders pour incitation à la haine raciale et ce, à l'initiative du Conseil de la ville, rapporte NL Times. Le maire, Hubert Bruls, s'est lui-même chargé de conduire près de 250 personnes au poste de police à l'issue d'une marche organisée. «Il y a des moments dans la vie où on ne peut détourner le regard. L'attitude de Geert Wilders n'est pas juste», a indiqué M. Bruls. La police locale s'était préparée à recevoir autant de monde, en témoigne une image publiée sur Tweeter par un journaliste de RTL. Le Conseil de la ville a demandé au service des poursuites pénales de prendre au sérieux les nombreuses plaintes déposées contre le leader d'extrême droite. «La communauté marocaine a besoin de ce signal», a-t-il estimé. Politie had zich voorbereid en concept aangiftes klaargelegd. #Nijmegen #Wilders pic.twitter.com/Sgf41bifNe — Antoin Peeters (@AntoinRTLNieuws) 25 Mars 2014 Et même dans le propre camp de Wilders, la pilule a du mal à passer. A ce jour, plusieurs membres du Parti pour la liberté (PVV) se sont retirés. La dernière démission date de mardi, celle du conseiller provincial d'Utrecht, Henk Scherer. Il avait représenté le parti dans la région pendant trois ans. Face à cet acharnement sur la communauté MRE, le gouvernement marocain a fortement condamné les propos de Wilders qu'il a qualifié d' «irresponsables». La semaine dernière sur Tweeter, les Marocains nés aux Pays-Bas se sont mobilisés pour défendre leur appartenance à ce pays. Si toutes les actions menées jusqu'à présent, notamment les plaintes déposées, portent du fruit, Geert Wilders pourrait avoir du souci à se faire.