Christopher Ross n'est, semble-t-il, plus le bienvenu au Maroc. Le roi Mohammed VI ne le reçoit plus depuis bien longtemps. Et lors de sa dernière escale marocaine, le médiateur onusien n'a eu comme seul interlocuteur, le secrétaire général des Affaires étrangères. Détails. Les déplacements de Christopher Ross au Maroc ne font plus la une de l'actualité. A l'exception de quelques brèves dans les supports indépendants annonçant son arrivée et son départ, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental n'a plus aucun droit de cité dans les médias officiels. Ils avaient d'ailleurs boudé son premier passage de l'année au royaume en janvier dernier et ils viennent de récidiver à l'occasion de son déplacement du vendredi 28 février. Ross n'a plus la cote auprès des officiels marocains Ce comportement n'est que la conséquence immédiate du traitement qu'accordent les officiels au médiateur américain. Révolu le temps où il avait de longs entretiens, en tête à tête, avec le roi Mohammed VI sur les développements du processus de négociations de paix au Sahara, suivis par toute une série de rendez-vous, successivement avec le chef du gouvernement, les présidents des deux Chambres parlementaires et parfois même avec les leaders des partis politiques. Tout le Maroc politique se mobilisait alors pour Ross. Au fil du temps, le royaume a nettement réduit la voilure en limitant le nombre et le niveau des interlocuteurs de l'Américain. Lors de sa visite de janvier, il n'avait eu droit qu'à une entrevue avec le chef de la diplomatie, Salaheddine Mezouar, d'ailleurs complètement ignorée par les médias officiels. Une tendance qui se confirme. Pour son deuxième déplacement cette année, Ross a dû se contenter d'un entretien, dans un hôtel de la capitale, avec le secrétaire général du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Même si ce dernier est un ancien du département, il a longtemps été écarté du dossier du Sahara occidental. Quant à Mbarka Bouaida, la numéro 2 aux Affaires étrangères, elle s'est limitée à un simple déjeuner avec le diplomate onusien. En Algérie, c'est Lamamra qui a accueilli Ross Si le Maroc réserve des accueils de plus en plus froids à Christopher Ross, ce n'est guère le cas en Algérie. En janvier dernier, à cause de la maladie du président Abdelaziz Bouteflika, c'est le chef du gouvernement, Abdelmalek Sellal, et son ministre des Affaires étrangères qui avaient pris langue avec le médiateur onusien. Hier, c'est Ramtane Lamamra qui a eu des entretiens avec Ross. Toutefois, à l'exception d'une petite brève accompagnée d'une photo de la réunion publiée par l'agence algérienne APS, les autres médias en Algérie ont relégué la nouvelle tournée de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au second plan. Mais il faut dire que les élections présidentielles et un possible quatrième mandat pour Bouteflika accaparent une très grande partie de l'attention des médias algériens.