En marge de la présentation de l'étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) "Être né en France d'un parent immigré", l'Institut d'études démographiques (INED) a dévoilé les résultats de son étude "Les discriminations : une question de minorités visibles". Constat, un quart des immigrés et de leurs enfants subissent des discriminations. Les deux Instituts ont réalisé conjointement, l'enquête "Trajectoires et Origines (TeO)", dont sont issues les deux études présentées le mardi 30 mars. Les discriminations touchent beaucoup des immigrés et leurs descendants, même si beaucoup d'entre eux gardent un silence total. Environ 14% des personnes résidants en France métropolitaine, âgées de 18 à 50 ans, ont déclaré avoir subi des discriminations au cours des cinq dernières années. Ce chiffre peut paraître anodin. Pourtant, ce sont 26% d'immigrés et 24% d'enfants qui ont rapporté l'expérience. Selon l'étude, "40% des personnes ayant déclaré une discrimination sont immigrées ou enfants d'immigrés alors que ces deux catégories ne représentent ensemble que 22% de la population adulte résidant sur le territoire métropolitain". La discrimination est plus ressentie par les jeunes de 25 à 34 ans que de leurs cadets ou aînés de condition égale. De même, les femmes ont signalé moins fréquemment des cas de discriminations que les hommes (25 % de moins). Concernant les motifs de discrimination, sans grande surprise, l'origine avec 37%, vient en tête. Elle est suivie par la couleur de leur peau (20%), le sexe (17%) et l'âge (12%). En matière d'appartenance religieuse, les musulmans ont rapporté plus de cas de discriminations que les personnes d'autres confessions. L'étude TeO a été réalisée entre septembre 2008 et février 2009 auprès de 22.000 personnes, nées entre 1948 et 1990 et vivant en France métropolitaine en 2008. Elle vise à décrire et analyser les conditions de vie et les trajectoires sociales des individus en fonction de leurs origines sociales et de leur lien à la migration.