Deux ressortissants marocains résidant à San Benedetto dei Marsi, dans la province de l'Aquila, au centre de l'Italie, ont été agressés par six Italiens après une altercation qui a dégénéré les 11 et 12 août derniers. L'affaire a atterri aux mains de la justice transalpine qui a lancé les enquêtes préliminaires et placé les accusés en résidence surveillée. Ces derniers nient les accusations de racisme et jouent la carte de la légitime défense. Eclairages. Le 11 août dernier, Karim Salah, un ressortissant marocain âgé de 34 ans et résidant à San Benedetto dei Marsi a été passé à tabac par un groupe de six jeunes Italiens. La bande aurait, selon la famille Salah, empêcher leur fils de dormir à cause de leur tapage nocturne. La femme de la victime a, dans un premier temps, tenté de convaincre le groupe de s'éloigner mais sans succès. C'est alors que son mari est descendu à son tour pour leur demander de se calmer avant qu'ils le prennent à partie. Le lendemain 12 août, un autre Marocain âgé de 36 ans, Ahmed Bouhachim, qui était venu au secours de Salah la veille aurait subi le même sort à son tour. Sa voiture aurait été mise en feu par les mêmes ados. Selon sa version, l'un des agresseurs, âgé de 22 ans, lui a fracturé le tibia et le péroné. Le jeune italien aurait également tenté de lui rouler dessus au volant de sa voiture alors qu'il se trouvait déjà à terre. Caché entre un mur et un poteau, Ahmed Bouhachim échappera à la tentative de l'agresseur qui est descendu de son véhicule pour lui dire : «je vais te tuer». L'affaire est maintenant aux mains du tribunal d'Avezzano, petite ville italienne située dans la région des Abruzzes. Les accusés nient les actes «racistes» et clament la légitime défense Un carabinier, en service normalement à Rome, est également mis en cause dans cette affaire même s'il continue de réfuter les faits. Selon l'une des victimes, l'agent de l'ordre, l'aurait neutralisée pendant que les jeunes âgés entre 18 et 35 ans le passaient à tabac. Une version rejetée par ce dernier qui indique avoir «tout fait» pour venir en aide à l'agressé. Les six prévenus sont poursuivis pour «crimes racistes et xénophobes» par le procureur d'Avezzano. Mais de leur côté ils rejettent ces accusations en affirmant qu'ils ont été attaqués avec des bâtons par l'un des Marocains et ont tout simplement tenté de se défendre. Une version qui n'a vraisemblablement pas convaincu le procureur qui les a placés en résidence surveillée. Les chefs d'accusation retenus sont : blessures graves, incendie et actes perpétrés sur des étrangers pour motifs racistes.