Le juge Baltazar Garzon avait, en 2008, accepté une plainte déposée par des membres du Polisario contre de hauts gradés de la sûreté au Maroc. Fin juillet 2013, un autre magistrat de l'Audience Nationale de Madrid décide d'ouvrir une enquêter contre cette fois deux responsables du Front accusés de «génocide». Le même juge devra instruire, dans les prochaines semaines, un autre dossier dans lequel 28 cadres du Polisario et des Algériens sont mis en cause pour «torture» et «crime contre l'humanité». La justice espagnole instruit, à partir d'aujourd'hui, un dossier dans lequel deux responsables du Polisario sont mis en cause pour «génocide» et «torture». Il s'agit de Brahim Ghali, l'ex-représentant du Front à Madrid, actuellement il remplit la même fonction à Alger, et Mahjoub Lincoln, un membre des services de la sûreté. Les deux hommes auront à se déplacer, le vendredi 16 août au siège de l'Audience Nationale pour être interrogés par le juge Pablo Ruz. C'est l'association des portés disparus au Polisario (APDP) qui est à l'origine de la plainte. Aujourd'hui, les témoins : Mostapha Kory Hamidi et deux victimes des amis de Mohamed Abdelaziz, Saâdani Maâ El Ainin et Dahi Aguai (le président de l'ONG, ndlr) auront à présenter leur témoignage devant le magistrat chargé de mener l'enquête. Pour mémoire, l'APDP a organisé, les 9 et 10 mai, une conférence à Laâyoune sur les crimes du Polisario, ayant connu la participation d'anciens détenus dans les camps de Tindouf et des chercheurs espagnols. Une plainte peut en cacher une autre Cette affaire qu'instruit la plus haute juridiction espagnole n'est pas la seule. Le juge Pablo Ruz entamera, dans les prochains semaines, l'examen d'une autre plainte déposée, en 2008, par l'association sahraouie de défense des droits de l'Homme (ASADEH) contre 28 hauts responsables du Polisario et du pouvoir algérien. Parmi les mis en cause figure, Mohamed Khadad, coordinateur avec la Minurso, Brahim Ghali, encore une fois, et Sidi Ahmed Battal, chargé de la communication du Front. Côté algérien, il est lieu de citer Nabil Kaddour, ex-attaché militaire au sein de l'ambassade d'Alger en Mauritanie et le général Ammari, ancien chef des armées avant son éviction par Bouteflika en 2004, et décédé le 13 février 2012. Un autre général aurait pu être sur cette liste mais il ne l'est plus. Il s'agit de Larbi Belkheir au moment du dépôt de la plainte, il était ambassadeur à Rabat. Des responsables marocains ont convaincu le président de l'ASADEH, Mesaoud Ramdan, de retirer le nom du militaire converti en diplomate. Belkheir est mort le 28 janvier 2010. Ces funérailles avaient d'ailleurs connu la présence d'une importante délégation marocaine. La plainte des expulsés marocains d'Algérie, la prochaine sur la liste Outre ces deux dossiers, l'Audience nationale pourrait instruire une troisième affaire de l'association marocaine des Expulsés d'Algérie, impliquant, uniquement, de hauts responsables algériens dont notamment le président Abdelaziz Bouteflika et son ministre de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia, au moment des faits en 1975, ils étaient respectivement ministres des Affaires étrangères et gouverneur d'Oran. «Nos deux avocats nous ont conseillé de ne pas se précipiter parce qu'en cas de refus de l'Audience nationale de la plainte pour vice de forme, il serait très difficile, pour nous, de rebondir», indique aujourd'hui à Yabiladi, Mohamed El Herouachi le président de l'ADEMA. «C'est le seul obstacle qui se dresse face à nous, quant au problème de l'argent, il a été résolu. Des membres de notre ONG se sont engagés à payer les honoraire de la défense espagnole», estimées à 30 000 euros.