La visite au Maroc du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a été l'occasion, pour les deux pays, d'aborder plusieurs questions d'ordre économique et politique. La question du Sahara en faisait partie. Devant la presse, Recep Tayyip Erdogan a affirmé que son pays restait sur sa position et ne reconnaissait pas le Polisario. En ce qui concerne la question du Sahara, le Maroc peut compter sur le soutien de la Turquie. C'est ce qui est ressorti de la visite éclair de Recep Tayyip Erdogan au Maroc, programmée en marge d'une tournée du Premier ministre turc en Afrique du Nord. «La position turque vis-à-vis de la question du Sahara reste inchangée», a d'abord affirmé Erdogan, lundi après-midi, à Rabat, lors d'une conférence de presse conjointe avec le Chef du gouvernement marocain Abdelilah Benkirane. «La Turquie ne reconnaît pas le Polisario et soutient le processus de négociations mené, sous l'égide du Conseil de sécurité de l'Onu, entre le Maroc et l'Algérie», a-t-il souligné. Recep Tayyip Erdogan s'est également dit prêt à aider le Maroc à trouver une solution à ce conflit. «Nous sommes disposés à faire notre devoir pour aider à la résolution de ce problème», a-t-il assuré, regrettant un différend «qui sépare deux pays frères comme le Maroc et l'Algérie». Réouverture des frontières maroco-algériennes Le chef de file du Parti de la justice et du développement turc (AKP) n'a pas manqué non plus de mettre sur la table la réouverture des frontières terrestres séparant le Maroc et l'Algérie. Celles-ci sont, pour rappel, fermées par l'Algérie à tout trafic depuis 1994, après que Rabat ait attribué un attentat meurtrier, perpétré alors à Marrakech, aux services secrets algériens. A la veille de son départ pour l'Algérie, Recep Tayyip Erdogan a, en effet, «émis le souhait de voir les frontières maroco-algériennes rouvertes» et ce «dans les meilleurs délais», rapporte la MAP. Erdogan et Benkirane sur la même longueur d'ondes Plusieurs accords de coopération entre le Maroc et la Turquie ont, par la même occasion, été signés, lundi, à Rabat. Abdelilah Benkirane et Recep Tayyip Erdogan ont, entre autres, paraphé une déclaration politique conjointe portant sur la création d'un conseil de haut niveau de partenariat stratégique entre les deux pays. Le ministre de l'Equipement et du Transport Aziz Rabbah et son homologue turc, Binali Yildirim, ont pour leur part signé deux accords de coopération concernant «le domaine du transport et le secteur maritime». Lors des cinq dernières années, la valeur du commerce extérieur entre le Maroc et la Turquie a enregistré une amélioration estimée à 100%. 75 entreprises turques sont implantées au royaume. Au total, elles ont investi près de 250 millions de dollars pour 6200 emplois générés. «Les bonnes relations entre les deux pays favorisent une coopération bilatérale plus étroite dans tous les secteurs d'activités ainsi que dans les domaines commercial, culturel et politique», a déclaré Benkirane. Erdogan, lui, a estimé que les relations entre les deux pays sont«en croissance continue», atteignant actuellement «un niveau louable». Arrivé lundi, dans l'après-midi au Maroc, Erdogan, qui doit faire face à une vive protestation dans son pays, est à présent en Algérie. Sa tournée maghrébine devrait l'emmener par la suite en Tunisie, puis en Libye.