Secegsa, la société dépendant du ministère espagnol des Transports et responsable du projet de tunnel sous-marin entre l'Espagne et le Maroc, a signé cette semaine un contrat pour mesurer le risque sismique pour la première fois en dix ans. Selon les médias espagnols, Secegsa a accepté d'investir environ 500 000 euros pour acheter des sismographes, qui seront déployés dans la zone du détroit où le futur tunnel entre l'Europe et l'Afrique est prévu. Le 6 novembre, Secegsa a signé un contrat pour louer quatre sismomètres offshore capables de fonctionner à des profondeurs allant jusqu'à 6 000 mètres pour une durée de six à 24 mois. Au cours de la première moitié de la période d'utilisation, l'Institut Royal et l'Observatoire Naval évalueront la performance des instruments avant de décider de les acheter au fournisseur, TEKPAM Ingeniería. C'est la première fois en dix ans que Secegsa effectue des mesures de risque sismique dans la région. La dernière étude, menée en 2014, a révélé un risque de séismes de magnitude supérieure à 4 à des profondeurs dépassant 40 kilomètres. L'étude, dirigée par Elisa Bovorn, professeure de géophysique et météorologie à l'Université Complutense de Madrid, recommandait d'étudier systématiquement les séismes de forte intensité et d'entreprendre une enquête détaillée sur la profondeur des séismes. La décision fait suite à un protocole d'accord signé le 3 novembre 2023 entre Secegsa et le United States Geological Survey (USGS), qui fait partie du ministère de l'Intérieur des Etats-Unis. Parallèlement aux études américaines, le gouvernement socialiste espagnol a confié à l'entreprise publique d'ingénierie Ineco la préparation d'un avant-projet pour des travaux potentiels d'ici mi-2026. Au cours des deux dernières années, le gouvernement espagnol a alloué environ 2,8 millions d'euros de subventions à Secegsa, avec un million d'euros supplémentaires provenant de fonds européens avant juin 2026. La première réunion de la Commission mixte hispano-marocaine, tenue au début de 2023, était la première depuis octobre 2009 pour le projet. Plusieurs réunions ont eu lieu depuis 1979, avec des dizaines de millions investis, mais aucun plan de mise en œuvre n'a encore été réalisé. Le projet, estimé entre 5 et 10 milliards d'euros, devrait être largement financé par des institutions publiques, tant européennes qu'africaines.