Le Maroc et la Tanzanie se préparent à initier une nouvelle page dans leurs relations. L'OCP a joué un rôle clé dans ce rapprochement, avec un Etat qui reconnaît cependant la «RASD» . Le rapprochement entre le Maroc et la Tanzanie, un pays reconnaissant la «RASD», se précise. Rabat a accueilli, jeudi 21 décembre, une réunion entre le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et son homologue tanzanien, January Yusuf Makamba. Les deux parties ont convenu de mettre en œuvre les 22 accords signés, lors de la visite du roi Mohammed VI en Tanzanie, d'octobre 2016. Dans le même esprit, il s'agit de «mobiliser les acteurs des départements gouvernementaux et du secteur privé, de sorte à traduire dans les faits les objectifs assignés aux relations bilatérales», a souligné Nasser Bourita, dans des déclarations à la presse. La nouvelle page qui s'esquisse dans les relations entre Rabat et Dar Essalam prévoit le lancement, dans les mois à venir, de la Commission mixte de coopération et l'intensification des échanges de visites entre les responsables des deux pays dans divers secteurs. Ce cadre de partenariat sera renforcé par la tenue, en mars 2024 en Tanzanie, du forum d'affaires. Une «étape cruciale dans la promotion des relations économiques entre les deux pays», s'est félicité le ministre January Yusuf Makamba. Le chef de la diplomatie tanzanienne a affirmé que depuis la visite royale en 2016, «les échanges commerciaux entre les deux pays ont enregistré une nette augmentation, passant de 28 millions de dollars en 2016 à 285,5 millions de dollars en 2022». La diplomatie des engrais a balisé la voie du rapprochement Pour sa part, Nasser Bourita a assuré son homologue tanzanien de «la disposition du Maroc à accompagner les efforts déployés par la Tanzanie, pour promouvoir les secteurs de développement prioritaires, en tirant le meilleur parti de l'échange d'expertises et d'expériences dans plusieurs domaines, notamment l'agriculture, le tourisme, les infrastructures, les énergies renouvelables, la gestion portuaire et la qualification des ressources humaines». La visite du ministre tanzanien des Affaires étrangères au Maroc a été précédée par une rencontre, tenue le 26 janvier 2023 à Dakar, en marge du Forum sur la souveraineté alimentaire en Afrique, entre la présidente de ce pays, Samia Suluhu Hassan, et le PDG de l'OCP, Mostafa Terrab. Les entretiens avaient alors porté sur la construction d'une usine de mélange d'engrais à Kisarawe. Cette réunion constitue un tournant. Pour cause, un mois plus tôt, la Tanzanie avait déroulé le tapis rouge au chef du Polisario en sa qualité d'invité d'honneur du congrès du parti de la cheffe d'Etat, Mme. Hassan. Une visite marquée par des entetiens entre Brahim Ghali et la présidente Samia Suluhu Hassan. Dans leurs déclarations, les deux ministres des Affaires étrangères n'ont pas abordé la question du Sahara occidental. La république de la Tanzanie est, par ailleurs, membre de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC, selon son acronyme en anglais). Un bloc considéré comme le pré-carré de l'Afrique du Sud, un autre allié traditionnel du Polisario en Afrique. Jusqu'à présent, Rabat a néanmoins réussi à convaincre cinq pays de la SADC à reconnaître la marocanité du Sahara et à y ouvrir des consulats. Il s'agit de la République démocratique du Congo, de la Zambie, d'Eswatini, des Iles Comores et du Malawi.