Le Maroc a insisté, jeudi à Addis-Abeba, devant le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) sur la nécessité d'une réponse régionale cohérente et viable pour contrer le terrorisme et l'extrémisme violent au Sahel. "Dans ce sens, il importe de tirer parti du rôle complémentaire des mécanismes régionaux tels que l'Initiative d'Accra, le Processus de Nouakchott et le Groupe de Réflexion sur l'Afrique", a réaffirmé la Délégation marocaine lors d'une réunion du CPS de l'UA sur la situation au Sahel. Le Maroc a demandé à la Commission de l'UA, aux Etats membres de l'UA ainsi que la communauté internationale de fournir l'appui et le soutien nécessaires à tous les pays en transition, afin de soutenir leurs efforts pour ramener la paix et la stabilité dans leurs pays respectifs. La Délégation marocaine a insisté que pour faire face aux défis multiformes auxquels la région du Sahel est confrontée, il est de mise d'adopter des approches globales, holistiques, intégrées et multidimensionnelles visant la consolidation de la paix, le renforcement de la sécurité ainsi que la promotion d'un développement prospère et durable. La Délégation marocaine a mis en garde contre la crise sécuritaire qui ne fait qu'exacerber au Sahel avec une crise humanitaire déjà grave, relevant que presque tous les pays du Sahel sont touchés par les conséquences du changement climatiques à savoir la sécheresse, les tensions hydriques, la dégradation des terres et les problèmes d'accès à l'eau et à la nourriture, qui sont à l'origine de problèmes sanitaires et migratoires. La délégation marocaine a rappelé que le royaume a été parmi les premiers pays à attirer l'attention des pays voisins et de la communauté internationale sur la menace croissante d'activité criminelles menées dans la région sahélo-saharienne par les groupes terroristes d'Al-Qaïda au pays du maghreb islamique (AQMI) et des réseaux de trafic de drogue. Grâce à son expérience dans le domaine, le Maroc a développé une connaissance approfondie de la situation dans la région et a établi des relations de coopération régionale et internationale en tant qu'acteur et interlocuteur crédible de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, a réitéré la délégation marocaine. Le Maroc affirme que la radicalisation religieuse est le principal vecteur des menaces inquiétantes dans région du Sahel, notant que l'analyse de l'activité terroriste des groupes extrémistes actifs au Sahel met en évidence les liens entre les groupes séparatistes armés et les groupes extrémistes opérant dans la région du Sahel. A cet égard, le Maroc se félicite des efforts considérables fournis par les Etats du Sahel en matière de lutte antiterroriste et réaffirme son engagement indéfectible à partager son expertise avec les pays de la région du Sahel en matière de lutte contre le terrorisme qui menace la stabilité et la quiétude de ses populations notamment son expertise en matière de déradicalisation, à travers notamment la promotion de l'islam du juste milieu, permettant au pays de s'imposer en "véritable rempart" contre le terrorisme. Outre sa solidarité et son engagement avec les pays du Sahel avec lesquelles il entretient des liens multiséculaires, une coopération multiforme et des relations multidimensionnelle, le Maroc apporte son appui dans les domaines de la formation et de contrôle des frontières au G5 Sahel, qui constitue une réponse pertinente aux défis de la région sahélienne, ajoute la délégation marocaine. Le Maroc contribue solennellement au programme de lutte contre le terrorisme Transsaharien lancé par les Etats-Unis dans le but de combattre le terrorisme en Afrique subsaharienne en plus de sa participation à des forums, conférences et ateliers liés au programme sahélien de lutte contre la criminalité transnationale organisée, souligne la délégation marocaine, ajoutant que Rabat émet l'espoir que la consultation menée par le Groupe indépendant de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel, dirigé par l'ancien président du Niger, Mahamadou Issoufou, serait en mesure d'impulser un nouvel élan aux efforts de coordination régionale.