Israël traine encore le pas à reconnaitre la souveraineté du Maroc sur le Sahara, même si le ministre de l'Innovation au sein du cabinet Netanyahu a annoncé que des sociétés israéliennes sont présentes au «Sahara marocain». Des propos qui ne constituent pas un précédent. Le ministre israélien l'Innovation, de la science et de la technologie, Ofir Akunis, du parti Likoud, a indiqué depuis la tribune des Nations unis que des sociétés israéliennes mènent des projets «au Sahara marocain». Des propos que certains médias marocains ont interprétés comme un acte de reconnaissance par le gouvernement Netanyahu de la souveraineté du royaume sur le Sahara. Ce n'est, d'ailleurs, pas la première fois qu'un ministre israélien se prononce sur ce sujet. En témoignent les déclarations faites le 21 juin 2022 à Rabat par l'ancienne ministre de l'Intérieur Ayelet Shaked. «Israël réaffirme son soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara», avait-elle confié à la presse marocaine à l'issue de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Les actes de reconnaissance sont signés par des présidents, rois ou chefs de diplomaties Le gouvernement dirigé par l'ex-Premier ministre Yaïr Lapid n'a pas opérationnalisé par un acte officiel les propos de Mme. Shaked, alors que les relations politiques et diplomatiques avec le Maroc étaient au beau fixe. Preuve en est le nombre important de visites de ministres israéliens au royaume, avec à la clé la signature de plusieurs accords de coopération. Avec le cabinet Netanyahu, la donne a complétement changé. Si les relations avec l'armée israélienne sont excellentes et les échanges entre les militaires des deux pays sont fréquents, les entretiens entre ministres des gouvernements Netanyahu et Akhannouch se font rares, voire même rarissimes. La rencontre entre Nizar Baraka et Ofir Akunis, qui s'est tenue en marge de conférence des Nations unies sur l'eau, que New York accueille du 22 au 24, a été d'ailleurs boudée par les médias officiels marocains. D'habitude, les actes de reconnaissance de la marocanité du Sahara portent la signature de président, comme c'est le cas avec la décision de Donald Trump du 10 décembre 2020, ou de ministres des Affaires étrangères. Pour rappel, le site d'information américain Axios avait révélé, en janvier, que des responsables marocains avaient exigé la reconnaissance officielle de la marocanité du Sahara par Israël en échange de l'ouverture d'une ambassade du royaume à Tel-Aviv. Depuis la normalisation des relations, actée le 10 décembre 2020, Rabat n'a qu'un bureau de liaison en Israël. A l'occasion du début du mois sacré du Ramadan, le cabinet du président israélien a annoncé que «le président Isaac Herzog s'est entretenu au téléphone ces derniers jours avec Sa Majesté le roi Hamad bin Isa Al Khalifa de Bahreïn, Sa Majesté le roi Abdallah II de Jordanie, le président des Emirats arabes unis, Son Altesse le cheikh Mohammed bin Zayed, le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdoğan, et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas (Abou Mazen) et leur a présenté ses vœux à l'occasion du début du mois du ramadan». Le roi Mohammed VI manque à la liste.