l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine (INSAP) a indiqué récemment que la pierre tombale découverte à Sidi Abed (province d'El Jadida) et portant des inscription en tifinagh datait de l'ère préislamique. Les recherches se poursuivent pour préciser davantage la datation. Dans un communiqué, l'établissement a souligné qu'une commission de la Direction régionale du patrimoine culturel et des autorités provinciales d'El Jadida était pleinement mobilisée à cet effet. Dans une déclaration à la MAP, l'archéologue et directeur du Centre d'études et de recherches sur le patrimoine maroco-lusitanien, Aboulkacem Chebri, a indiqué que les efforts n'avaient pas encore permis de localiser le site original de la découverte, rendant donc difficile le travail des archéologues à ce stade. Par ailleurs, le déchiffrement révélé par Abdelaziz El-Khayari, spécialiste des langues amazighes anciennes dans l'ensemble de l'Afrique du Nord au sein de l'INSAP, offrait «l'opportunité de revisiter notre histoire». Dans son communiqué, l'INSAP indique s'être appuyée sur l'examen des photographies mené par El-Khayari, faisant ressortir qu'il s'agissait d'une pierre tombale aux inscriptions funéraires, en ligne verticale et en libyques. Il s'agit des lettres amazighes employées dans les temps anciens, ayant donné lieu au tifinagh. Selon l'institut, l'écriture est «similaire en termes de type et de caractéristiques de l'épigraphie libyque utilisé dans d'autres inscriptions précédemment découvertes dans les régions de Ain Jamaa (sud-ouest de Casablanca), Sidi El Arbi (banlieue de Mohammedia), Nkhila (région de Settat) et Souk Jamaa (Maaziz)…». Auprès de la MAP, Aboulkacem Chebri souligne que les inscriptions libyques ou puniques, globalement amazighes, remontent à quelques siècles avant Jésus-Christ. Le spécialiste a fait savoir que toute nouvelle découverte dévoilait «de nouvelles pages de ces siècles moins connus des historiens et des archéologues». «Les zones qui n'avaient pas connu une occupation romaine sont encore mal connues, et Doukkala en fait partie», a-t-il ajouté, relevant que l'inscription en question était «salvatrice». Dans ce sens, il a lancé un appel pour les personnes ayant révélé la trouvaille de spécifier son emplacement, pour aider à faire avancer les investigations.