La Russie a augmenté ses livraisons de diesel à la Turquie et au Maroc, cherchant à réacheminer ses produits pétroliers avant l'embargo de l'Union européenne, rapporte l'agence britannique Reuters. En effet, l'Union européenne a décidé d'interdire totalement les importations de produits pétroliers russes à partir de février 2023 afin de réduire les revenus de la Russie pour son rôle dans le conflit militaire avec l'Ukraine. Pour détourner cet embargo, la Russie va détourner ses approvisionnements vers l'Asie, l'Afrique et l'Amérique latine, a déclaré le vice-premier ministre russe Alexandre Novak. Citant des données fournies par des négociants et la plateforme Refinitiv, Reuters indique que les livraisons de diesel des ports russes vers la Turquie ont augmenté en décembre 2022 à plus de 750 000 tonnes et ont totalisé 5,05 millions de tonnes en 2022 contre 3,99 millions de tonnes en 2021. Ainsi, depuis le début du mois de janvier, la Russie a déjà fourni à la Turquie environ 450 000 tonnes de diesel. Quant au Maroc, les livraisons de diesel de la Russie au royaume se sont accélérées pour atteindre 735 000 tonnes en 2022, après seulement 66 000 tonnes l'année précédente, et ont totalisé environ 140 000 tonnes depuis le début de 2023. Plusieurs cargaisons ont également été fournies par la Russie au Ghana, au Sénégal, en Libye et même en Uruguay et en Côte d'Ivoire, selon Refinitiv. Pendant ce temps, l'Europe importe toujours la majeure partie du diesel russe, remplissant les réservoirs avant la date limite du 5 février, explique la même source. L'embargo de l'UE aura non seulement un impact sur le réacheminement des approvisionnements en diesel russe, mais aussi sur le plafonnement des prix, que la coalition du Groupe des Sept (G7) prévoit d'imposer. Le vice-premier ministre Novak a déclaré en décembre qu'il était préférable pour la Russie de réduire sa production de pétrole plutôt que d'accepter un plafonnement des prix imposé par les pays occidentaux. Un embargo de l'Union européenne sur les produits pétroliers russes pourrait entraîner une hausse des prix des produits pétroliers en Europe, a-t-il rappelé.