Alors que la compétition est plus que jamais serrée, parmi les équipes qui constituent désormais le carré d'or du Mondial 2022, le sélectionneur national Walid Regragui a insisté qu'il ne se contenterait pas uniquement de la demi-finale, maintenant que les Lions de l'Atlas ont réalisé l'exploit historique de s'y qualifier. Il espère, une nouvelle fois, «créer la surprise». «Tous les pronostics sont contre nous, mais nous avons confiance», a déclaré le sélectionneur national Walid Regragui, ce mardi matin, à la veille du match de demi-finale du Mondial 2022 au Qatar, où le Maroc affrontera, mercredi 14 décembre, l'équipe de France. «On ne peut pas être fatigué en demi-finale d'une Coupe du monde : on a faim et on n'est pas fatigué», a insisté l'entraîneur, lors d'une conférence de presse à Doha, avec la participation du milieu de terrain Ilias Chair. Concernant l'état physique des Lions de l'Atlas, l'entraîneur a indiqué que malgré les blessures, depuis le début de la grand-messe footballistique, certains joueurs ont pu avoir un temps de récupération leur permettant «d'être à 100%». Ce sont eux qui débuteront le match tant attendu demain. Walid Regragui compte sur les Lions de l'Atlas pour réussir la feuille de route prévue pour ce match, mais il capitalise aussi sur le douzième homme de chaque match du Maroc lors de ce Mondial, que sont les fans marocains. «Nous avons les meilleurs supporters du monde, peut-être avec l'Argentine et le Brésil. Je suis très content que le monde commence maintenant à savoir ce que valent les supporters marocains», a-t-il dit. «Ils sont fous de leur pays, de leur sélection nationale et ils sont prêts à venir de partout du monde pour soutenir leur équipe», a-t-il ajouté. «20 000 de plus au minimum vont se déplacer au Qatar demain, spécialement pour venir nous encourager. Je suis très content que la Coupe du monde permette de montrer cette belle image de nos fans. Demain, nous allons certainement jouer à domicile.» Walid Regragui «On joue pour gagner» «On va jouer comme on sait le faire», a par ailleurs déclaré le sélectionneur, exprimant ses critiques sur l'obsession de nombreux analystes au sujet de la possession de balle. «On est là pour gagner. Si on peut avoir la possession, on l'aura. Si on ne nous la laisse pas, on va se battre avec nos moyens pour gagner». Mondial 2022 : «La sélection doit rassembler tous les Marocains», affirme Walid Regragui «Des journalistes européens ont critiqué notre jeu, mais je pense que ça les embête aujourd'hui de voir une équipe africaine jouer un peu comme les équipes européennes qui ont compris [que le plus important n'est pas la possession]», a-t-il insisté. «Ça fait plaisir de dire: "ils étaient sympas ces africains, il y avait un peu de danse, ça jouait bien, ils nous ont fait plaisir, c'est magnifique, mais ils rentrent à la maison". C'est fini. On est passé à autre chose: on a envie de gagner pour l'Afrique, pour les pays qui sont en voie de développement dans le football, afin qu'ils voient qu'on peut gagner aujourd'hui. Il n'y a pas qu'une seule manière de jouer – je prends exemple de la France.» Walid Regragui Réagissant à une question sur les considérations de binationalité, Walid Rergragui a affirmé qu'«on ne fait pas attention à contre qui on joue» du point de vue des origines, lors d'un Mondial de football. «On joue pour le Maroc, on joue pour un match de football, et ça doit être la fête», a-t-il indiqué. «Je pense que pour tous les binationaux franco-marocains, ce sera une fête et quoi qu'il arrive, on fera la fête ensemble, que ce soit le Maroc qui gagne ou la France. On vit ensemble et on est contents d'être ensemble. C'est le plus important», a-t-il indiqué. Saisir une occasion historique Dans un autre registre, Walid Regragui a appelé à ne pas «catégoriser les joueurs de l'équipe nationale», entre ceux issus de la Botola, du championnat local, les binationaux, ceux de l'Académie Mohammed VI de football, etc. «Lorsqu'on intègre l'équipe nationale, on est Marocains. On vient avec ses qualités, parce que le sélectionneur pense qu'on peut apporter quelque chose. Sur les vingt-six joueurs que j'ai choisis, je n'ai pas fait de quota. J'ai regardé ceux qui pouvaient être d'un apport à l'équipe en lui donnant un plus. Aujourd'hui, ils le rendent sur le terrain et c'est bien. Moi qui les connais, je n'avais aucun doute», a-t-il souligné. Dans ce sens, le sélectionneur a insisté sur la concentration des joueurs pour marquer l'Histoire du football, pour le Maroc, pour l'Afrique, le Maghreb et les pays arabes. «Je vois que depuis deux, trois jours, on veut être satisfait de se dire que quoi qu'il arrive, on aura réussi notre Mondial. Je veux changer ça. Ce n'est pas ainsi qu'il faut qu'on pense. On veut aller en finale et on veut gagner la Coupe du monde. Ce ne sont pas des paroles en l'air. On n'est pas là pour être content juste d'avoir mis l'Afrique en demi-finale. Il faut aller plus loin. Peut-être qu'on n'aura plus cette occasion», a-t-il lancé. Pour cela, «les joueurs et le staff sont prêts à tout, pour créer la surprise demain, comme on l'a fait avec la Croatie, la Belgique, l'Espagne, le Portugal». «On est face à la meilleure équipe du monde, mais on est concentré et on a une énergie extraordinaire qui va nous pousser demain, pour rééquilibrer les débats», a souligné le sélectionneur.