La Gendarmerie royale a interpellé trois personnes dans la commune rurale de Boumia (province de Midelt), ainsi qu'un quatrième individu venu d'Azrou, à la suite de l'avortement clandestin qui a coûté la vie à une mineure âgée de 14 ans. Selon les informations de 2m.ma de source locale, il s'agit du propriétaire du domicile où le drame s'est produit, qui serait aussi mis en cause dans le viol ayant conduit à la grossesse de la jeune fille, de la mère de la victime qui a accompagné cette dernière, de l'infirmière soupçonnée d'avoir effectué d'autres interventions similaires par le passé, ainsi que d'un technicien. Le média rapporte aussi que mardi 13 septembre, la dépouille de la défunte a été transférée depuis la morgue de l'hôpital régional d'Errachidia, où l'autopsie a été effectuée. Elle a été inhumée dans son village natal, endeuillé par le décès de la jeune fille. Selon les mêmes sources, les enquêtes sont en cours pour définir les circonstances du décès, dans le cadre des investigations supervisées par la Cour d'appel d'Errachidia. Cette semaine, la coalition associative Printemps de la dignité a exprimé son indignation d'un «acte odieux et une double violence dont cette fille a été victime, notamment un viol qui a abouti à une grossesse et un avortement clandestin dans des conditions dangereuses auxquelles elle a été soumise». Le collectif a porté à l'Etat marocain «l'entière responsabilité de pousser les femmes et les filles à recourir à l'avortement clandestin à risque, quelles que soient les circonstances dans lesquelles la grossesse a eu lieu, sans tenir compte de la souffrance en cas de grossesse non désirée». La coalition a appelé à «lever la criminalisation de l'avortement médicalement assisté et à l'encadrer dans un Code de la santé publique, selon les critères fixés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et en faire un service public dont les femmes peuvent bénéficier chaque fois que la grossesse présente une menace pour leur santé physique, psychologique, mentale ou santé sociale».