Les joueurs algériens seront fortement présents lors de la prochaine saison de la Botola Pro, le championnat marocain de football. Le Raja a fait appel à trois, tandis que le Wydad en a engagé un, à la suite du départ d'Achraf Dari. La RSB, elle, a remplacé son entraîneur Florent Ibenge par Abdelhak Benchikha. La Botola Pro est devenue la destination de nombreux joueurs distingués dans tout le continent africain, grâce à son développement et à sa compétitivité, étant classée comme le championnat professionnel le plus fort au niveau de l'Afrique. Au cours de l'année écoulée, les équipes marocaines ont dominé les compétitions africaines de football. Le Wydad de Casablanca a remporté la Ligue des champions, tandis que la Coupe de la Confédération africaine est allée à la Renaissance sportive de Berkane (RSB). Les clubs marocains comptent de nombreux joueurs issus de pays d'Afrique sub-saharienne. Mais la période de transfert estivale actuelle est particulièrement marquée par le mouvement d'un certain nombre de joueurs algériens, qui rejoignent désormais les clubs professionnels marocains. Le Raja compte sur les joueurs algériens dans le quota d'étrangers Contrairement aux saisons précédentes où le Raja Casablanca, l'un des clubs marocains les plus forts du Maroc, a recruté des joueurs de pays d'Afrique subsaharienne, les Aigles se sont tournés cette saison vers l'Algérie, dont sont désormais issus plusieurs joueurs qui vont renforcer les rangs de l'équipe, à partir de la saison prochaine. Ainsi, le Raja a fait appel à trois joueurs algériens, à savoir Mehdi Boukassi du club de l'armée de l'air irakienne, Yousri Bouzok du club algérien du Paradou AC, et Abdel Raouf Ben Ghaith, un professionnel dans les rangs de l'Espérance sportive de Tunis. Le club casablancais a inclus le gardien de but algérien Gaya Merbah dans ses rangs, depuis la saison dernière. Dans les quotas des joueurs étrangers par club, le Raja ne compte plus que des footballeurs algériens. Le règlement de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) exige que seuls cinq joueurs par équipe soient étrangers, tandis que leur nombre comme joueur principal par match ne doit pas dépasser quatre. Le Wydad, la Renaissance de Berkane et les autres clubs Le Wydad de Casablanca (WAC) s'est tourné aussi vers l'Algérie pour remplacer le départ du brillant Achraf Dari vers Brest. Ainsi, Imadeddine Boubker rejoint les Rouges. Certaines informations indiquent également que le club cherche à bénéficier des services d'un autre joueur algérien, Houcine Benayada, qui a décidé de quitter l'Etoile du Sahel, après la fin de son contrat. Outre le Wydad et le Raja, d'autres clubs marocains comptent dans leurs rangs des joueurs algériens, comme le Hassania d'Agadir, qui comprend le joueur Aziz Abdi, l'Ittihad de Tanger, pour lequel Abdellah El Mouden joue, le Mouloudia d'Oujdia, dont le maillot est porté par Ali Haroun, et l'Olympique club de Khouribga, qui compte dans ses rangs Mohamed Walid Ben Chrifa. Parallèlement, la Renaissance sportive de Berkane (RSB) a passé un contrat avec l'entraîneur algérien Abdelhak Benchikha, pour succéder à Florent Ibenge, parti entraîner l'équipe soudanaise d'Al Hilal. Pour rappel, Benchikha a été sélectionneur national en Algérie en 2010. Il est connu pour sa grande expérience dans le championnat marocain, puisqu'il a dirigé de nombreux clubs, dont le Raja Casablanca, l'Ittihad de Tanger et le Difaâ d'El Jadida. Le sport rompt la brouille entre l'Algérie et le Maroc Les journaux algériens, notamment ceux connus pour leur hostilité envers le Maroc, ont salué le transfert des joueurs algériens vers la Botola Pro marocaine. Ainsi, Echourouk a titré sur «l'équipe algérienne du Raja Casablanca», après «l'augmentation du nombre de joueurs algériens actifs en son sein avant le début de la nouvelle saison». Le média a souligné que le Raja était ouvert aux joueurs algériens depuis longtemps. Les plus célèbres sont l'ancien meneur de jeu de l'équipe nationale algérienne, Tahar Cherif El Ouazzani, ainsi que les entraîneurs Meziane Ighil et Rabah Saadane, qui a été le premier à décrocher le titre de la Ligue des champions d'Afrique en 1989. Le régime algérien, qui a coupé ses relations diplomatiques avec le Maroc, cherche à créer un éloignement culturel entre les deux pays, notamment en empêchant ses universitaires de participer à des séminaires dans le royaume et en bloquant les publications de ses chercheurs de paraître dans les magazines marocains. Il reste cependant impuissant sur le plan sportif, au risque d'essuyer les sanctions des instances du football continental et international, qui tiennent à séparer les considérations politiques du sport et de la mobilité des joueurs au niveau des clubs internationaux.