Après plusieurs semaines d'hésitations, le gouvernement espagnol admet officiellement l'installation d'une ferme piscicole marocaine près des Iles Chafarinas. Sur l'affaire de la ferme piscicole marocaine, installée près des eaux des Iles Chafarinas, le gouvernement espagnol a fini par sortir du bois. Face à la pression de l'opposition de droite, l'exécutif de coalition de gauche a été contraint d'admettre officiellement l'existence de la ferme, mettant ainsi un terme à plusieurs semaines de silence, se contentant d'une communication via des sources sous coucert d'anonymat. Le 10 décembre dans une réponse à une question de sénateurs de Vox portant sur le sujet, le cabinet Sanchez a précisé que «face à l'installation d'une infrastructure piscicole dans les eaux espagnoles à proximité des Iles Chafarinas, le gouvernement a mené les actions correspondantes pour assurer le respect de la réglementation applicable, renforçant également ces actions avec une communication au Maroc par les voies diplomatiques habituelles». Et de préciser que «cela n'est pas en contradiction avec la volonté d'entretenir les meilleures relations de voisinage et de coopération avec le Maroc». Une semaine auparavant, le gouvernement avait présenté une autre version. Le 3 décembre, en réponse à une question écrite sur l'existence de la ferme piscicole marocaine, le cabinet Sanchez a indiqué que «le ministère de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Alimentation n'a reçu aucune demande ou communication d'aucune entreprise ou du gouvernement du Maroc pour l'installation d'une ferme piscicole dans la zone visée», rapporte le site de Vox. Le gouvernement et ses versions contradictoires Nullement convaincu par les deux versions contradictoires, Vox accuse le gouvernement d'«occulter des informations» et de s'interroger, non sans ironie, sur sa capacité «à assurer l'intégrité de l'Espagne face à une nouvelle attaque contre notre souveraineté» de la part d'un «pays partenaire et ami». Depuis l'éclatement de cette affaire, l'exécutif espagnol a tenté de temporiser. Pour rappel, la ministre de la Politique territoriale, porte-parole du gouvernement espagnol avait assuré, le 16 novembre dans des déclarations à la presse, «ne pas avoir d'informations» sur l'installation récente d'une ferme piscicole marocaine près des Iles Chafarinas. Une semaine plus tard, El Pais révélait que le ministère des Affaires étrangères a remis «une note de protestation» au chef de l'ambassade du Maroc en Espagne. De son côté le chef de la diplomatie espagnole a souligné, toujours en réponse à des questions de journalistes, que «de toute évidence, les relations de voisinage produisent des situations de chevauchement ou de petites différences et, bien sûr, l'Espagne, dans tout ce qui concerne ses intérêts, les défendra évidemment. Mais cela en aucune manière ne va ternir une relation de bon voisinage». Si le gouvernement Sanchez a attendu un mois pour admettre officiellement l'existence de la ferme piscicole, l'armée espagnole a été assez vite mobilisée. Fin novembre, Madrid a envoyé le patrouilleur Infanta Cristina de la Marine pour une mission de surveillance dans les eaux des Iles Chafarinas. Et la semaine dernière, l'armée a dépêché sur place le général Enrique Millán Martínez, chef de la direction des casernes de l'armée, accompagné de deux autres commandants.