Le groupe espagnol gazier Naturgy, partenaire de Sonatrach, mène des négociations avec le Maroc et l'Algérie en vue d'un renouvellement du contrat du gazoduc Maghreb-Europe. Une annonce faite ce mercredi par son directeur de planification. Malgré l'annonce officielle du 31 octobre, par le président algérien Abdelmajid Tebboune, du non-renouvellement du contrat gazoduc Maghreb-Europe, qui passe par le Maroc, la société espagnole Naturgy apporte un autre son de cloche. Le plus grand groupe gazier au voisin ibérique a annoncé, ce mercredi10 novembre par la voix de son directeur de planification, Jon Ganuzo, mener des discussions avec des parties au Maroc et en Algérie. Des tractations à dessein d'obtenir une extension de l'accord de transit du pipeline GME, rapportent des médias ibériques et internationaux. «Si nous parviendrons à un accord avec l'Algérie, ce serait très positif (…) Ce serait la voie la plus raisonnable pour tout le monde» a-t-il précisé. Des déclarations faites le même jour que Naturgy a réduit ses prévisions de bénéfices pour l'année 2021. Une annonce qui s'est immédiatement répercutée sur les actions du groupe à la bourse de Madrid, enregistrant ce mercredi vers midi, une légère baisse de 0,2%. Naturgy détient 49% du gazoduc Medgaz, qui relie directement l'Algérie à l'Espagne. Alger persiste et signe Du côté d'Alger, les responsables ne l'entendent pas de cette oreille. Ils se relaient pour fermer définitivement la porte à un éventuel retour à l'ordre qui prévalait avant le 31 octobre. En témoigne, la toute dernière sortie du PDG de la compagnie Sonatrach, partenaire de Naturgy. «L'approvisionnement de l'Espagne en gaz algérien ne souffre d'aucun problème. Ce qui se raconte ça et là est faux. Pour le moment, aucun de nos partenaires espagnols n'est venu se plaindre quant aux volumes de gaz acheminés à destination de l'Espagne», a souligné hier Toufik Hakkar, lors de sa participation à Oran à une journée d'étude sur les hydrocarbures. Lundi 8 novembre, un méthanier chargé de quantités de gaz liquéfié, en provenance d'Algérie, a accosté au port de Huelva en Andalousie. Néanmoins, la transformation du produit acheminé par navire en gaz naturel s'avère une opération couteuse et techniquement compliquée par rapport à l'acheminement du gaz par pipeline. Pour l'instant, ni Madrid ni Alger n'ont révélé, jusqu'à présent, la partie qui devrait assumer ces coûts supplémentaires. Le 29 novembre, Barcelone accueillera la réunion ministérielle de l'Union pour la Méditerranée. Une occasion que le ministère espagnol des Affaires étrangères entend saisir pour tenter de réconcilier ses deux voisins-ennemis de la rive sud de la Méditerranée. «Ce sera un moment fort. J'espère que l'Algérie et le Maroc participeront à la réalisation d'une Méditerranée prospère», avait souhaité José Manuel Albares.