Dans l'Indice global de l'Etat de droit pour l'année 2021, l'ONG américaine World Justice Project (WJP) classe le Maroc à la 90e place sur 139 pays. Il est 5e dans la région MENA, derrière la Tunisie et même l'Algérie. L'ONG américaine World Justice Project a publié une nouvelle mise à jour de son indice global de l'Etat de droit pour l'année 2021. Une édition qui a vu le nombre de pays augmenter de 128 à 139. Le Maroc y occupe cette année la 90e place, avec une moyenne de 0,49, en baisse par rapport à l'année dernière. Plus l'indice se rapproche de 1, plus c'est un signal que l'Etat de droit est respecté. Créée par des membres de l'Association américaine du barreau (ABA) en 2006, l'ONG World Justice Project mesure annuellement jusqu'à quel niveau 139 pays donnent la primauté au droit. A cet effet, elle se base sur huit critères : les entraves législatives au fonctionnement de l'exécutif ; l'absence ou la prévalence de la corruption sur les plans politique et judiciaire ; la notion de gouvernement ouvert ; les droits fondamentaux ; le maintien de l'ordre et de la sécurité ; l'application de la réglementation ; la justice pénale et la justice civile. Ainsi, concernant les entraves législatives au fonctionnement de l'exécutif, le Maroc passe de la 74e place mondiale à la 75e avec un indice de 0,51, en stagnation. Quant à l'absence ou à la prévalence de la corruption sur les plans politique et judiciaire, le royaume est désormais classé à la 89e avec un score de 0,42. En matière de gouvernement ouvert (Open Government), le pays recule de la 86e place de l'année dernière à la 97e, avec un score de 0,43. Ce critère est mesuré sur la base de l'accès à l'information, sur la protection de ce droit, ainsi que sur l'efficacité du gouvernement à diffuser largement ses documents et à faire connaître les lois adoptées. Le Maroc troisième au Maghreb derrière la Tunisie et l'Algérie Le Maroc est toujours à la traîne s'agissant de la protection des droits fondamentaux. Après avoir été classé à la 93e place en 2018, 100e place en 2019 et 103e l'année dernière, le royaume recule encore à la 110e place, avec un score de 0,43 pour l'année en cours. Cet indicateur tient compte de la liberté d'expression, de la protection de la vie privée, du droit à la vie, de la sécurité personnelle, du droit des travailleurs, ainsi que celui à un procès équitable. Pour l'indicateur du maintien de l'ordre et de la sécurité, le royaume arrive à la 91e place, sur la base de l'absence d'activités criminelles massives et de conflits armés entre les civils. Il est aussi 58e pour l'application de la réglementation et respectivement 69e et 99e pour les indices de la justice civile et de la justice pénale. Dans la région MENA, le Maroc recule aussi à la cinquième place, après les Emirats arabes unis (37e mondial), la Jordanie (59e) et la Tunisie (65e) et l'Algérie (82e). Il devance ainsi le Liban (104e), l'Iran (119e) et l'Egypte (136e) qui arrivent quant à eux en queue de peloton. De ce fait, le Maroc est classé à la troisième place au Maghreb. La Mauritanie arrive à la 133e place, alors que la Libye ne figure toujours dans ce classement. A noter que l'ensemble des pays de la région ont reculé dans le classement de cette année. Dans le monde, le top 5 ne change pas beaucoup par rapport aux deux éditions précédentes. Ainsi, le Danemark figure toujours à la première place mondiale, suivi par la Norvège, la Finlande et la Suède. Les Pays-Bas sont toutefois détrônés par l'Allemagne, qui occupe désormais la 5e place. Le Cameroun, l'Egypte, la République démocratique du Congo, le Cambodge et le Venezuela sont quant à eux en bas de la liste.