Le Maroc est devenu un sujet de fixation pour Saïd Chengriha. Le chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire a réitéré que son pays est visé par des complots, des manœuvres et une campagne intense et acharnée. Dans une réaction qui sonne comme une réponse au discours royal de la Fête du Trône, dans lequel le roi a réitéré la main tendue du Maroc à l'Algérie, le chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire (ANP), Saïd Chengriha a abordé, mardi à Alger, «les complots et les manœuvres qui se trament contre l'Algérie». Profitant de la cérémonie d'installation du nouveau commandant de la gendarmerie algérienne, le général de Corps d'Armée a assuré que ces «complots» ne sont pas «le fruit de l'imagination comme prétendent certains sceptiques» mais plutôt «une réalité évidente et manifeste que l'Armée, appuyée dans cette mission par le vaillant peuple algérien, saura contrecarrer». Cité par un communiqué du ministère algérien de la défense, Saïd Chengriha a ajouté que les dessous de ces «complots et manœuvres qui se trament contre l'Algérie, et les conspirations échafaudées contre son peuple» sont «connus par tous». «La campagne intense et acharnée ciblant notre pays et son Armée, à travers certaines tribunes médiatiques étrangères et réseaux sociaux, n'est que la partie émergée de cette guerre perfide déclarée contre l'Algérie», a-t-il abondé. L'Algérie «ne pourra être bernée ni trompée ou dupée par aucune partie» L'occasion de pointer du doigt une «vengeance» pour les «prises de position immuables» de son pays «envers les causes justes, son engagement à préserver sa souveraineté nationale, et ses décisions libres et affranchies de toute forme de soumission ou sujétion». «L'ANP saura faire face à tous ceux qui guettent notre pays pour exécuter leurs plans malveillants, appuyée dans cette noble mission par le vaillant peuple algérien», a-t-il martelé. Le chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire d'assurer, plus loin, que le peuple algérien «ne pourra être berné ni trompé ou dupé par aucune partie, quelle qu'en soient sa ruse et sa malveillance, pour faire passer ses plans et projets sournois». En déclarant que son pays serait visé par une «guerre perfide», qui «n'est pas le fruit de l'imagination», Saïd Chengriha reprend le discours du pouvoir algérien, réitéré en janvier dernier, par Ammar Belhimer, qui avait affirmé que son pays serait dans le viseur du Maroc, d'Israël et de la France. La sortie médiatique du chef de l'armée algérienne fait également suite à la campagne médiatique lancée par la presse algérienne depuis dimanche, pour mettre en doute l'initiative du roi Mohammed VI, qui a appelé samedi le voisin de l'Est à tourner la page des différends, en assurant que l'Algérie n'aura «jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc qui n'est nullement un danger ou une menace». Plusieurs journaux ont ainsi qualifié le discours du roi de «provocateur» ou encore de «nouvelle manœuvre» visant leur pays. A noter que la présidence algérienne n'a pas encore réagi au discours du roi du samedi 31 juillet, commémorant la Fête du Trône.